Le professeur de sociologie à l’Institut d’études politiques de Lyon, Lahouari Addi, a réagi, ce lundi dans une brève interview à El Watan, au dernier discours du chef de l’Etat-Major de l’Armée, le général Ahmed Gaïd Salah, dans lequel, ce dernier a indiqué qu' »il est opportun de convoquer le corps électoral le 15 du mois de septembre courant » et que « les élections puissent se tenir dans les délais fixés par la loi »
« L’annonce faite par le général Gaid Salah est surprenante et irréaliste », a estimé Lahouari Addi, expliquant que « mais il faut savoir que l’Etat-Major est composé de plusieurs généraux, vieux et jeunes, et ils n’ont pas le même avis sur la sortie de crise. »
« Pour moi, l’explication de cette annonce est que les softliners ont poussé les hardliners à organiser une élection présidentielle vers la mi-décembre. L’élection n’aura pas lieu pour des raisons évidentes, et cela renforcera le softliners. Gaid Salah sera obligé de démissionner. Je pense que l’EM sera renouvelé vers la mi-octobre pour permettre une sortie de crise acceptable par la population », a-t-il analysé.
« Les conditions politiques d’une élection ne sont pas réunies. Aucun candidat sérieux ne se présentera alors que des centaines de milliers de personnes manifestent tous les vendredis. S’il y a des candidats, ils ne pourront pas tenir des meetings électoraux », a-t-il expliqué.
« Et même si la campagne se mènera à huis clos et sur les plateaux de la télévision publique, les citoyens empêcheront le moment venu l’ouverture des bureaux de vote. Les services de sécurité, même aidés par l’armée, n’ont pas suffisamment de personnel pour protéger des milliers de bureaux de vote. Il n’y aura pas d’élection et il ne peut pas y avoir d’élection », a précisé Lahouari Addi.