Sur fonds de crise, et lestée par plus de 06 mois de rapport de force entre le peuple et le pouvoir en place, la rentrée sociale se profile sur les braises pour cette année. En plus de la saignée qui chaque année, plonge les salariés et les démunis dans un grand stress, la situation politique s’engouffre dans le flou total, faisant entrevoir des lendemains incertains.
Et pou cause, la contestation populaire impose une mobilisation tenace, et sous la colère constante crie à la désobéissance sociale, l’instance de médiation conduite par Karim Younés, n’arrive pas à réaliser un point de jonction entre les différentes initiatives de dialogue, et les effets de l’assainissement des institutions de l’Etat, ne se ressentent pas encore dans le quotidien du citoyen. En dépit du travail colossal de la justice, la corruption, la bureaucratie, le chômage et la cherté de la vie, continuent d’assener des coups fatals au citoyen lambda, qui face au stress de la rentrée scolaire, ne possède que la rue pour exprimer son désespoir.
Comme chaque année, la flambée des prix des articles scolaires et des vêtements, est sur toutes langues, et comme chaque année l’Etat annonce avoir pris toutes les mesures pour un rentrée dans les meilleures conditions. Les mêmes pratiques ne peuvent conduire qu’aux mêmes scenarios, sauf, que pour cette année, la dose du tragique à été multiplié. Et pour cause, sur le plan économique, l’esprit de survie a pris le dessus sur l’impératif de mettre les leviers nécessaires pour une relance économique. Alors que nous devions passer d’une économie de rente, à une économie de production et de développement, nous n’avons même pas caressé les vrais jalons d’une relance économique. Pour les experts les plus optimistes, les réserves de change ne tiendront pas plus de deux ans, d’importation.
Ceci étant, la particularité de cette rentrée demeure dans la difficulté des défis qui se présentent au gouvernement Bedoui, et dont le premier serait de maintenir un gouvernement qui fait l’objet d’une contestation incessante qui ne jure que par son depart. A cela s’ajoute, l’épineux problème des préalables qui opposent, le pouvoir aux partis de l’opposition et au hirak , dans une scène politique tiraillée entre l’option d’une présidentielle , et celle d’une période de transition. Le tout affaibli par une absence cruelle de reformes, qui auraient eu le mérite e donner une lueur d’espoir aux citoyens. Une lueur qui a tendance à s’effacer sous le poids d’un constat hautement négatif de la situation socioéconomique, du fait que les indicateurs ne font que confirmer l’incapacité de l’Etat à redresser la barre. Et pour cause, nous assistons dans l’impuissance à la dégringolade continue de la valeur du dinar, les revenus de la rente pétrolière ne remontent pas, et suivent la courbe descendante du prix du baril, des dizaines d’entreprises ont passé la clé sous le paillasson, l’Etat dit avoir renoncé à la planche à billets, et l’endettement extérieur pointe déjà du nez.
Cependant toute la problématique pour le gouvernement actuel, pour cette rentrée hors du commun, réside dans l’ingéniosité de trouver les voies de solutions pour la situation politique, tout en mettant en place , dans un temps records, les mécanismes qui permettront a défaut de redresser la situation économique, de sauver les meubles, et de freiner les effets néfastes d’une gestion mafieuse qui a duré 20ans. Plus facile à dire qu’à faire.