Aucun pays africain ne figure dans le top 20 des pays bénéficiaires des investissements directs étrangers, a-t-on pu constater du rapport publié à cet effet par la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED). En tête de ce classement, on retrouve les Etats-Unis d’Amérique, qui avec 380 milliards $, ont réalisé un bond de 255%, et laisse leur troisième place de 2014 à la Chine qui n’a attiré que 175 milliards $ d’IDE. Globalement, les IDE à destination de l’Afrique ont baissé de 7% à seulement 54 milliards $.
L’Afrique centrale avec 5,8 milliards $ a perdu 36% d’investissements directs étrangers, en raison principalement de la baisse des investissements dans des pays comme la République Démocratique du Congo, qui a été frappé par la baisse des cours du cuivre, et une remontée de l’insécurité.
En Afrique de l’ouest, la baisse de 18% à 9,6 milliards $ est à mettre en liaison avec le repli des investissements au Nigéria. La première économie d’Afrique a souffert et souffre encore de la baisse des prix du pétrole, une importante source de ses revenus. Il y a aussi eu la décision du gouvernement Buhari de maintenir le naira (monnaie locale), à un niveau artificiellement élevé, ce qui a provoqué des retraits ou de l’incertitude chez les investisseurs, selon les cas. Des performances économiques tièdes, une baisse des prix des matières premières minières, et la hausse des coûts de l’énergie, ont fait chuter les IDE ciblant l’Afrique du Sud à 1,8 milliard $, soit le niveau le plus bas des dix dernières années.
L’Afrique de l’est a attiré 7,8 milliards $ en baisse de 2%, malgré la performance record du Kenya qui a attiré 1,4 milliard $. Tirée par le dynamisme en Egypte, l’Afrique du nord a connu la meilleure performance de la région, en captant des IDE de 12,6 milliards $, un chiffre en hausse de 9%. L’Afrique australe a atteint 17,9 milliards $, tirée par l’Angola, qui a capturé un volume record de 8,7 milliards $.
Par ailleurs, les investissements étrangers en partance de l’Afrique ont chuté de 25%, à 11,3 milliards $. Les investisseurs principalement angolais, sud-africains et nigérians ont réduit leurs expositions, en raison de la baisse des prix des matières premières et donc des revenus, mais aussi du fait du repli des différentes devises de leurs pays respectifs.
La CNUCED est positive et optimiste, et voit un rebond des IDE ciblant l’Afrique en 2017. De nouveaux projets sont déjà dans le pipeline des investissements depuis le premier trimestre, apprend-on, notamment en Tanzanie, en Afrique du nord, au Mozambique et d’autres. Mais l’embellie ne devrait pas excéder les 55-60 milliards $ et il faudra aussi la mettre sur la balance avec les performances des autres régions.
Source : Agence Ecofin