L’administration Obama a annoncé mardi de nouvelles règles qui autorisent et encadrent l’utilisation de petits drones à usage commercial, mais les livraisons à domicile tombées du ciel via Amazon ou Wal-Mart ne sont pas encore d’actualité.
Cette nouvelle réglementation pour les drones pesant moins de 25 kilos, qui entrera en vigueur fin août, stipule que les engins devront notamment rester dans le champ de vision de ceux qui les commandent.
Elle précise qu’ils pourront voler à une altitude allant jusqu’à 400 pieds (122 mètres) et à une vitesse maximale de 100 miles par heure (161 km/h).
« Nous voulons trouver le bon équilibre entre innovation et sécurité », a souligné lors d’une conférence téléphonique le ministre américain des Transports, Anthony Foxx.
L’Agence fédérale américaine de l’aviation (FAA) a déjà accordé plusieurs milliers de dérogations pour des drones à usage commercial mais la mise en place de cette nouvelle règlementation très attendue représente un tournant.
Elle ouvre la voie à un flot de petits engins dans le ciel dans la mesure où les opérateurs n’auront plus à faire de demandes, souvent longues et coûteuses, au cas par cas.
La Maison Blanche cite des études selon lesquelles, sur les 10 années à venir, les drones pourraient générer plus de 82 milliards de dollars pour l’économie américaine et, d’ici 2025, représenter quelque 100.000 nouveaux emplois.
Les drones civils, des petits aéronefs sans pilote commandés à distance, sont utilisés par des passionnés pour réaliser des figures aériennes ou filmer en altitude, mais ils offrent aussi d’innombrables possibilités aux professionnels, dans l’agriculture, la science ou encore l’information.
Les drones ne pourront pas voler de nuit, sauf s’ils disposent d’un système d’éclairage anti-collision. Des dispenses pourront cependant être octroyées au cas par cas, précisé la FAA.
Ils devront rester à moins de six kilomètres des aéroports et ne pourront pas survoler des personnes qui « ne participent pas directement à l’opération ».
Les utilisateurs devront enregistrer leurs drones en ligne et passer tous les deux ans un test dans un centre agrée par la FAA, mais ils ne seront plus tenus d’être titulaires d’un brevet de pilote.
L’âge minimum pour utiliser un drone à usage commercial a été fixé à 16 ans. Déjà sur d’autres règlementations qui permettront d’étendre l’éventail des opérations ».
Les responsables de la FAA ont précisé que des discussions étaient en cours avec le secteur privé sur la rédaction de règles spécifiques aux livraisons par drones. Ils n’ont cependant donné aucun calendrier.
La poids lourd américain du commerce en ligne Amazon avait évoqué pour la première fois début 2013 un projet de livraison rapide de petits colis chez ses clients avec des drones automatisés.
Wal-Mart étudie également de possibles livraisons à domicile mais envisage aussi de se servir de ces petits engins pour transporter des achats du magasin jusqu’à la voiture du client sur le parking ou surveiller l’extérieur de ses centres de distribution.
Lors de cette annonce fin 2015, le géant de la distribution avait souligné que 70% de la population américaine se trouvait à moins de huit kilomètres d’un magasin Wal-Mart, ce qui ouvrait des perspectives prometteuses pour l’usage de drones.
Le groupe internet américain Alphabet (ex-Google) ou le géant chinois du commerce en ligne Alibaba font partie des autres groupes qui ont fait part de leur intérêt pour cette approche.
Le texte publié mardi par les autorités américaines n’aborde pas directement la question – hautement sensible – du respect de la vie privée avec la multiplication de ces engins d’observation et de collecte d’informations de toutes natures.
Source : AFP