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Ahmed Benbitour : « Le 5e mandat toujours en vigueur à défaut de changement »

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L’ancien chef du gouvernement Ahmed Benbitour a considéré, lundi, sur le plateau de Berbère Télévision que « nous sommes toujours dans le cinquième mandat s’il n’y a pas de changement de gouvernance ».

« Nous félicitons toute initiative, et nous ne pouvons empêcher quelqu’un d’avoir des initiatives. Mais la plupart entrent dans le cadre de ce qu’on appelle le dialogue. Alors, dialoguer sur quoi ? Aujourd’hui, les positions sont claires, il y a un pouvoir en place et un Hirak qui demande son départ. Donc, il n’y a pas de dialogue, mais une négociation sur la façon de changer le système de gouvernance. Il faut donc des négociations sur le changement total du système d’autant qu’il y a un rapport de force en faveur du Hirak qui lui permet d’imposer ses vues, et qui demande le changement de tout le système de gouvernance », a affirmé Ahmed Benbitour.

« L’expérience de Mazafran I et II est un exemple patent de la non-nécessité du dialogue.  Le pouvoir aurait dû saisir l’opportunité pour engager le changement. Et aujourd’hui, le Hirak a imposé une autre forme de revendication. Je ne vois pas d’utilité dans cette voie (le dialogue, ndlr), qui ne fera que prolonger le chemin du changement », a-t-il ajouté.

Évoquant la présence de son nom dans la liste du panel de dialogue coordonné par l’ancien président de l’APN, Karim Younes, Ahmed Benbitour a indiqué qu’il fallait au moins le consulter.

Sur la démarche entreprise par le panel de dialogue et de médiation, l’ancien chef du gouvernement a estimé que « le dialogue n’apportera aucune solution », préférant parler de « négociations pour le changement ».

« On peut considérer que nous sommes dans le cinquième mandat s’il n’y pas de changement »

« Aujourd’hui, nous avons le Hirak qui a mené vers une nouvelle situation et les tenants du pouvoir. Depuis le 22 février, nous avons vu que les tenants du pouvoir n’ont pas encore répondu positivement aux appels du Hirak », a-t-il estimé rappelant que la première demande du mouvement populaire était le rejet du 5e mandat, ce qui a été fait. « Mais l’on peut considérer que nous sommes toujours dans le cinquième mandat s’il n’y pas de changement de système de gouvernance », a-t-il déclaré.

Dans ce sens, l’ancien chef du gouvernement a rappelé les expériences vécues par l’Egypte et la Tunisie, desquelles trois éléments peuvent être soulignés. Il a expliqué, en premier lieu, que « quand la population occupe des endroits stratégiques de la capitale, elle peut faire partir le chef de l’État même si elle n’a pas de programme et de leader. En Algérie, le chef de l’État est parti mais nous n’avons pas réalisé le changement parce qu’il n’y avait pas de programme et de leadership ».
Deuxièmement, selon lui, « ces chefs d’État et ces gens du pouvoir ont investi de façon importante à l’extérieur et on peut considérer que s’il y a une situation difficile, ils pourraient aller vivre le paradis de l’exil. On a vu que ce n’était pas possible, s’il y a des problèmes chez vous, aucun pays ne vous acceptera, il faut qu’ils le comprennent pour leur sauvegarde ».
Et troisièmement, selon lui, tous ces systèmes ou les tenants du pouvoir « ont mis en place des systèmes de sécurité importants (police, gendarmerie, armée,…etc) et pensent qu’ils peuvent freiner les gens dans la rue, mais on a vu que ces instruments sont plus du côté des manifestants que des gens du pouvoir. Il faut qu’ils comprennent qu’ils doivent dans leur propre intérêt se préparer à une négociation pour leur départ », a-t-il conseillé.

Le Hirak doit se doter d’une feuille de route

Pour Benbitour, « il est important que le Hirak commence à réfléchir à se doter une feuille de route de négociation et des gens capables et qui ont les compétences de mener cette négociation », a-t-il indiqué, estimant que le « Yetnahaw gaâ est un slogan pour la communication dans le Hirak, mais, la mise en oeuvre véritable c’est le changement. Quand on vent changer on va mettre dehors un système de gouvernance pour mettre un autre à sa place, et cela demande des négociations pour définir les modalités de changement ». Pour l’ancien chef du gouvernement, le dialogue ne veut rien dire.

« Il faut avoir la responsabilité de dire que nous avons une gouvernance qu’on va remplacer par une autre qui est performante. S’ils ont besoin de gens pour faire cette feuille de route, je suis disponible, mais que les choses soient claires, ce n’est pas pour leur enlever la priorité, c’est pour les aider et pas pour les remplacer », a-t-il dit.

On ne peut pas mettre quelqu’un en prison pour ses idées

Ahmed Benbitour a qualifié que l’arrestation des manifestants pour avoir brandi le drapeau Amazigh lors des marches contre le système d' »inacceptable ». « Lever un drapeau, c’est pour exprimer des idées, donc, on ne peut pas juger les gens sur leurs idées. Si un grand Moudjahid donne son analyse sur la situation du pays et supposant qu’il se trompe. On peut pas le mettre en prison », a-t-il dit, ajoutant, concernant le Moudjahid Lakhdar Bouregaâ placé en détention provisoire, que « comment peut-on emprisonner quelqu’un qui fut un officier supérieur de l’ALN ? C’est une grande erreur de mettre en prison des gens qui ont brandi un drapeau ou qui ont exprimé leurs idées, surtout quand il s’agit de Moudjahidine qui sont des symboles de la révolution ».

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