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Zoubida Assoul, présidente de l’UCP, le pouvoir en place a peur de la démocratie

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Mme. Zoubida Assoul, avocate et présidente du parti Union pour le Changement et le progrès (UCP) estime que la peur de la démocratie empêche le pouvoir en place d’aller vers une solution politique à la crise que vit le pays depuis le début du mouvement populaire, le 22 février 2019.

« Le pouvoir en place a du mal à se projeter dans l’Algérie nouvelle, l’Algérie de la démocratie », a-t-elle indiqué dans un entretien accordé au site Algérie patriotique.

Pour Mme. Assoul le système ne se résume pas seulement aux responsables politiques ayant occupé des postes sous le règne de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika, mais « ce sont des règles de fonctionnement de l’Etat ». Le système est incarné par des hommes, des règles et par des pratiques.

Elle a souligné que « si on doit changer le système comme le réclame le peuple depuis cinq mois, il est important que certaines têtes, dont la responsabilité est établie dans l’échec et l’impasse politique et la régression sociale dans laquelle nous vivons aujourd’hui, partent, mais cela ne suffit pas à changer le système ».

Pour se faire, Mme. Assoul prône aussi le changement de certaines règles, à commencer par la Constitution qu’elle juge « totalitaire » et « centralise tous les pouvoirs entre les mains d’une seule personne ». Même le premier ministre n’a pas le pouvoir d’agir, puisque la Constitution ne lui accorde pas les prérogatives. Il ne fait que coordonner l’action du gouvernement, soutient-elle.

Mme. Asoul a indiqué que « si on veut vraiment rompre avec ce système, il va falloir libérer l’action politique, sociale et syndicale ».  Elle préconise, dans ce sens, de changer plusieurs lois relatives à la vie politique du pays, en l’occurrence la loi électorale, la loi sur l’information, la loi sur l’audiovisuel et la loi sur les partis politiques.

Pour la présidente de l’UCP, « le pouvoir en place n’a pas visiblement envie d’aller vers une rupture avec le système. Il veut juste faire une opération de lifting et enlever quelques têtes. Pour rompre avec ce système, Mme. Assoul plaide pour « une solution politique » qui passe, selon elle, par le dialogue.

Interrogée sur les différentes initiatives pour sortir de la crise politique, Mme. Assoul a indiqué qu’ « il faut se réjouir qu’il ait une opposition plurielle en Algérie. On n’est pas dans le parti unique. Mais si on veut aller vers une solution politique à la crise institutionnelle et politique que nous vivons, il faut que toutes les initiatives se rencontrent ».

L’initiative pour le dialogue

Elle a rappelé, dans ce sens, l’appel lancé dimanche dernier par les forces de l’Alternative démocratique pour la tenue d’une convention du pacte politique pour le 31 août 2019. Selon Mme. Assoul, cette rencontre sera élargie à toutes les personnes qui partagent les principes de ce pacte démocratique.

Abordant le dialogue avec le pouvoir en place, Mme. Assoul a fait savoir qu’il faut préparer un environnement propice au dialogue, et cela passe par des mesures d’apaisement, telles que la libération des détenus d’opinion.

Quant au panel pour le dialogue et la médiation proposé par le chef de l’Etat par intérim, Abdelkader Bensalah, Mme. Assoul a indiqué que son parti n’a pas été consulté. La présidente du parti UCP doute par ailleurs de la réussite de cette initiative menée par le chef de l’Etat. « J’aimerais qu’elle réussisse, mais le départ a été mauvais », a-t-elle indiqué.

Et d’ajouter : « la démarche n’est pas la bonne. Il faut aller vers une démarche qui correspond à l’attente du peuple et de l’opposition (…). On ne peut pas aller vers cette démarche, sans assainir la situation juridique et institutionnelle pour préparer les bonnes conditions de retour vers le processus électoral ».

Elle appelle le pouvoir à prendre rapidement des mesures d’apaisement et d’aller vers un dialogue global qui réunirait toute la classe politique, tous les représentants de la société civile et tous les représentants de la révolution, notamment les jeunes qui doivent être présents en nombre important et élaborer une feuille de route de sortie de crise.

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