Le président russe Vladimir Poutine a annoncé vendredi viser des taux de croissance de 4% par an, promettant des « changements structurels » de l’économie et des mesures en direction des entreprises pour éviter la stagnation crainte après la récession actuelle.
« Nous nous fixons pour objectif d’atteindre des taux de croissance économique d’au moins 4% par an », a déclaré M. Poutine devant des hommes affaires réunis pour le Forum international de Saint-Pétersbourg.
Ce « Davos russe » organisé par le Kremlin constitue tous les ans l’occasion pour le président russe d’assurer que la Russie reste ouverte aux investisseurs en dépit des tensions géopolitiques, rejeter le protectionnisme et promettre des réformes de libéralisation pour améliorer le climat des affaires.
Sa parole sur le sujet était particulièrement attendue cette année alors que l’économie russe semble proche de la fin d’un an et demi de récession provoquée par les sanctions des Occidentaux dues à la crise ukrainienne et à l’effondrement des prix du pétrole.
Le président russe a dit compter sur « un retour de la croissance très prochainement » mais reconnu que les perspectives de développement étaient « modestes » par rapport à ce qui était espéré il y a quelques années, ce qu’il a lié en particulier à un ralentissement général de l’économie mondiale.
Il a cependant admis l’existence de « problèmes systémiques » dans l’économie russe, alors que de l’aveu même des autorités, le pays risque de rester englué dans une stagnation faute de réformes, à cause des sanctions en vigueur et de freins structurels (vieillissement de la population, corruption, poids de l’Etat dans l’économie…).
« Nous regardons vers l’avenir avec confiance et lions notre avenir, notre succès à l’ouverture au monde, à une large coopération dans les intérêts du développement », a assuré Vladimir Poutine lors de son discours. « Nous continuerons à libéraliser et améliorer le climat des affaires », a-t-il martelé.
Pour cela, il a assuré qu’il faudrait « augmenter le soutien aux petites et moyennes entreprises ». Comme il l’avait fait en décembre devant le Parlement, il a jugé que la pression réglementaire et judiciaire devait être réduite sur les entreprises, estimant que les représentants des services de sécurité devaient pouvoir être poursuivis en cas de poursuites infondées conduisant à la fermeture de sociétés.
Le président a assuré que l’objectif de la banque de développement russe, la VEB, serait de soutenir les investissements à long terme dans la haute technologie.
Il a annoncé la création d’un conseil qu’il présidera personnellement, chargé du « développement stratégique et des projets prioritaires » qui « viseront à des changements structurels économiques et sociaux pour augmenter les taux de croissance », notamment en renforçant la productivité du travail, le climat des affaires, le soutien aux PME ainsi que le soutien aux exportations.
Source : AFP