Le mouvement populaire ‘Hirak » en Algérie et l’armée algérienne, seront, ce mercredi 17 juillet 2019, au menu d’une table ronde qu’organise le think thank américain « Brookings Institution » à Washington au Etats-Unis, annonce le think thank sur son site internet.
Lors de cette table ronde, seront débattues la crise que traverse l’Algérie depuis le début des manifestations, mais aussi, ils seront dévoilés les résultats d’une enquête menée par le think thank auprès de 9000 manifestants et du personnel militaire en Algérie.
« En avril 2019, les Algériens ont destitué le président Abdelaziz Bouteflika, devenant le cinquième pays arabe à renverser un président depuis 2011. Bien que le chef de l’État ait été destitué avec succès, les manifestations se poursuivent aujourd’hui. L’armée a accepté à contrecœur les demandes des manifestants d’évincer Bouteflika, mais a depuis tenté de gérer la transition, apparemment pour préserver ses intérêts », écrit le think thank.
« Quels sont les intérêts de l’armée? Et quelles sont les revendications des manifestants? », seront les thématiques qui seront au menu du programme de politique étrangère de Brookings et débattues par un panel de personnalités, parmi lesquelles figure l’ancien ambassadeur des États-Unis en Algérie, Robert Ford.
Dans un extrait des résultats de cette enquête publié sur le site de Brookings Institution, on lit : « Le 2 avril, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a démissionné de ses fonctions, devenant le cinquième président arabe à faire l’objet d’un soulèvement massif depuis 2011. Les protestations se poursuivent depuis sa démission, appelant à la chute de l’ensemble du régime. »
« Nous avons mené une enquête en ligne auprès de plus de 9 000 Algériens, afin de mesurer leur attitude vis-à-vis des manifestations et leurs objectifs. L’enquête comprend également un large échantillon de 1 700 militaires, ce qui nous permet de comparer leurs attitudes avec celles des manifestants », précise-t-on de même source.
« Dans notre enquête, la majorité des Algériens soutiennent le mouvement de protestation et souhaitent un changement complet du système politique. Les manifestants et les non-manifestants en ont marre de la corruption et préféreraient une transition vers la démocratie », lit-on encore dans l’extrait du résultat de l’enquête.
Les rédacteurs de l’enquête estiment que « les rangs inférieurs de l’armée – les soldats et les officiers subalternes – sont pour la plupart en accord avec les manifestants, mais les officiers supérieurs sont plus résistants.
« Toutefois, à l’avenir, les manifestants entreront probablement en conflit avec le personnel militaire de tous les rangs au-dessus des privilèges politiques et économiques de l’armée post-Bouteflika », conclut la même source.