Le mandat constitutionnel du chef de l’Etat président par intérim, Abdelkader Bensalah a officiellement expiré hier et le Conseil constitutionnel a déjà prolongé ses fonctions jusqu’à l’élection d’un nouveau président. Les partis politiques ayant exprimé leur opinion ont mis en avant l’illégalité de cette situation.
Hakim Belahcel, premier secrétaire national du FFS, estime que le pays sera confronté « à une fatalité politique dictée par une crise politique multiforme, qui a été entretenue et prolongée par l’obstination des vrais tenants du pouvoir à ne pas écouter les revendications populaires légitimes », a-t-il indiqué sur sa page Facebook.
M. Belhcel a qualifié la décision du Conseil constitutionnel de prolonger le mandat de l’un des symboles du régime politique décrié par l’intégralité du peuple algérien d’arbitraire, « en décrétant le prolongement du mandat du chef de l’état jusqu’à l’organisation de l’élection présidentielle ».
Il a indiqué que « cette décision arbitraire de prolonger le mandat de l’un des symbole du régime politique décrié par l’intégralité du peuple algérien n’est pas seulement une violence commise contre la volonté populaire, mais surtout elle se base sur aucun fondement constitutionnel. Aucun texte de loi ne prévoit cette impasse juridico politique ».
Pour M. Belhacel, « après le 9 juillet, il ne sera plus question qu’on nous impose des visions juridiques décapitées par la réalité du terrain, mais plutôt par l’urgence de répondre aux attentes populaires et à l’amorce d’un vrai dialogue autour d’une vraie solution politique ».
De son côté, Mohcine Belabbas, président du RCD, charge le vice-ministre de la Défense nationale, Gaid Salah, s’est, selon lui, accaparé tous les pouvoirs depuis le 2 avril 2019, vient de réussir l’exploit de mettre l’Algérie dans une situation inédite d’anticonstitutionnalité.
« En effet, aujourd’hui, le mandat du chef de l’Etat désigné en vertu de l’article 102 de la constitution a expiré ; le Conseil de la nation est toujours sans président élu puisque dirigé par un intérimaire désigné depuis trois mois et l’Assemblée nationale sans président depuis une semaine (violation de l’article 131 de la constitution) ; le premier ministre nommé depuis mars 2019 n’a à ce jour pas présenté son plan d’action devant le parlement (violation de l’article 94 de la constitution) », a-t-il indiqué sur sa page Facebook.
M. Belabbas a expliqué qu’« il ne s’agit pas de se réjouir de cette situation par ailleurs largement prévisible. Il s’agit plutôt de rappeler à la raison ses septuagénaires et autres octogénaires de tous bord pour leur signifier d’arrêter de rajouter l’huile sur le feu et de laisser la génération du 22 février prendre les choses en main au plus vite afin de remettre le train Algérie sur les rails de la démocratie et du progrès ».
Pour Mme. Zoubida Assoul, présidente de l’Union pour le changement et le progrès, a souligné que « le prolongement du mandat de Bensalah n’est pas obligatoire, mais peut se faire s’il y a consensus sur la question. Donc, le Conseil constitutionnel a dépassé ses prérogatives constitutionnelles et n’a pas le droit de le faire ».
Elle a précisé que « le mandat du président de l’État expire mardi, et si on doit veiller au respect scrupuleux de l’article 102 de la Constitution, il ne doit pas rester. Cela dit, le pays est dans l’anticonstitutionnalité depuis 2013 avec la vacance du poste de président de la République et l’exercice de ses prérogatives par d’autres parties ».
« Pour nous, l’Algérie est en dehors de la Constitution depuis l’annulation de l’élection présidentielle du 18 avril et celle du 4 juillet. Depuis le début de la crise, Jil Jadid n’a cessé d’appeler à une solution politique. Les Algériens demandent le départ d’Abdelkader Bensalah, de Noureddine Bedoui et des autres figures de l’ancien régime », a affirmé Habib Brahmia, secrétaire exécutif à la Communication de Jil Jadid, au quotidien Liberté.