Non convié à la rencontre des partis et personnalités de l’opposition prévue le samedi 6 juillet, le secrétaire général du FLN, Mohamed Djemaï estime que les initiatives menées par ce qu’il a qualifié de « promoteurs de l’exclusion » seront « nulles et non avenues »
« Nous saluons toutes les initiatives de sortie de crise qui respectent le cadre constitutionnelle, qui s’éloignent des périodes de transition et qui optent pour la tenue des présidentielles », a déclaré Djemaï dans un entretien accordé à TSA publié ce mercredi 3 juillet 2019.
« Mais s’agissant des promoteurs de l’exclusion et de la marginalisation, je peux vous dire que leurs initiatives seront nulles et non avenues et sans effets sur la scène politique nationale. L’Algérie n’a pas besoin de courants politiques qui pratiquent l’exclusion dans la recherche d’une solution de sortie de crise », a-t-il estimé.
Pour rappel, la rencontre de l’opposition prévue à à l’Ecole supérieure d’hôtellerie et de restauration d’Ain Benian (ESHRA), laquelle est coordonnée par l’ancien ministre Abdelaziz Rahabi. Il sera question de débattre d' »une feuille de route » de sortie de la crise politique que traverse le pays.
La rencontre s’intitulera « Assises nationales du dialogue » et verra la participation de tous les acteurs sur la scène politique (partis, société civile, syndicats et militants du Hirak populaire), en vue « d’élaborer un document, objet de discussion et de validation, qui pourrait, une fois adopté, offrir au pays une sortie de crise », a confié à l’agence officielle le président du Conseil consultatif national du Front de la justice et du développement (FJD), Lakhdar Benkhellaf.
Benkhellaf a indiqué également que les parties organisatrices de ces assises avait lancé des contacts avec les différents acteurs « depuis trois semaines », affirmant que « ceux qui ont été contactés sont des personnalités, des partis et des organisations ayant affiché leur volonté de participer à ces assises ».
Selon lui, parmi les personnalités ayant confirmé leur participation, l’avocat et militant des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, l’ancien chef de Gouvernement, Ahmed Benbitour, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Ahmed Taleb Ibrahimi, la moudjahida Djamila Bouhired, et la sœur de Larbi Ben M’hidi, a indiqué le même responsable, ajoutant que beaucoup d’autres seraient contactées, à l’instar de l’ancien président Liamine Zéroual, l’ancien chef de gouvernement, Mouloud Hamrouche et bien d’autres.
S’agissant des partis politiques, Benkhellaf a souligné que « le parti du Front des Forces socialistes (FFS) a indiqué qu’il pourrait participer à ces assises, alors que celui du Rassemblement pour la Culture et la Démocratie (RCD) s’est montré réticent, sans pour autant fermer la porte à son éventuelle participation ».
Benkhellaf a également précisé que « les personnalités conviées ne doivent pas être impliquées avec l’ancien régime, ni être partisanes du cinquième mandat, les partis au pouvoir étant écartés ».
A rappeler que le coordinateur de l’initiative du dialogue, l’ancien ministre, Abdelaziz Rahabi avait déclaré sur les ondes de la Radio algérienne que l’objectif de ce dialogue « est de s’accorder sur la manière de sortir de la crise avec une vision unifiée, en proposant des mécanismes concrets, dont le principal objectif est d’assurer la crédibilité de l’organisme chargé de superviser l’organisation et le suivi du processus électoral, vu que les institutions étatiques manquent de légitimité ».
La démission de Mouad Bouchareb était un impératif
Commentant la démission hier du président de l’APN Mouad Bouchareb, Mohamed Djemaï a estimé que sa démission était un impératif. « Sa démission était un impératif dès lors qu’elle a constitué une exigence populaire. À partir du moment où, au FLN nous avions décidé d’être en adéquation avec le mouvement populaire du 22 février, on ne pouvait tolérer son maintien en place. C’est dans cette optique qu’on s’est attelé à lui demander de rendre le tablier. Et il n’y a pas que le FLN qui a exigé son départ. C’est l’ensemble des groupes parlementaires qui ont adhéré à cette revendication. Aujourd’hui, l’APN s’apprête à élire un nouveau président », a-t-il expliqué à la même source.
Concernant le profil du futur président de l’APN, Djemaï, tout en estimant que « l’élection d’un nouveau président de l’Assemblée populaire nationale sera un moment important pour le pays au regard au rôle prépondérant qu’aura à jouer l’institution dans le domaine législative dans la situation inédite que traverse actuellement le pays », a affirmé que « le groupe parlementaire du FLN qui constitue la majorité à l’APN recèle de multiples compétences les qualifiant à occuper le poste de président. »
En outre, le SG de l’ex-parti unique a indiqué qu' »au FLN, nous exigeons une élection présidentielle dans les plus brefs délais et de manière urgente. Cette élection constitue la solution à la crise. »