Le groupe bancaire français, Crédit Agricole, a évoqué, dans sa dernière publication Perspectives, la hausse de la consommation d’énergie en Algérie, estimant qu’« en raison du non interventionnisme étatique sur les questions de démographie, l’unique solution pour réduire le taux de consommation domestique d’énergie (à prix inchangé) et donc de soutenir le potentiel exportateur du pays est d’augmenter la production de pétrole et de gaz ou de développer des énergies alternatives de type solaire ».
Afin d’y parvenir, le groupe bancaire affirme que « Sonatrach et Sonelgaz, les deux entreprises énergétiques publiques, ont besoin d’investissements domestiques et étrangers pour dynamiser leur production. Or l’instabilité politique actuelle, qui vise par ailleurs aussi les milieux d’affaires, et des contentieux possibles avec des investisseurs étrangers pourraient dissuader ces investisseurs et brider les flux d’IDE nécessaires à une relance de l’activité ».
Crédit Agricole a relevé que « la production de gaz et de pétrole est relativement stable en Algérie depuis trois années à 1,5 million de barils par jour pour l’or noir et 92 trillions de mètres cubes pour le gaz. Les besoins de la population progressent en revanche régulièrement compte tenu de la croissance démographique d’un peu moins de 2% par an ».
Le groupe bancaire a indiqué qu’« au cours des dix dernières années, la consommation de pétrole a progressé de 3,5% par an en moyenne, tandis que la consommation de gaz s’est accrue de 5,4% sur la même période. Cette évolution contrastée entre une production plutôt stagnante et une consommation en hausse ont provoqué une hausse du ratio de consommation interne d’énergie qui s’établit à 27% pour le pétrole et 46% pour le gaz ».
« Le gaz est effectivement la principale source de production d’électricité pour le pays et les besoins sont élevés comme l’illustre le nombre élevé d’entreprises de nombreux secteurs qui subissent des pannes d’électricité de plusieurs jours pouvant conduire à des arrêts de travail », explique Crédit Agricole.
Ce dernier souligne que « la diminution des volumes pétroliers et gaziers disponibles pour l’exportation (ils ont baissé de 7,7% en 2018) explique également la difficulté du pays à équilibrer sa balance commerciale. L’année passée, ces exportations ont toutefois progressé de 17% en valeur par rapport à 2017 en raison du redressement des prix ».