Plusieurs membres de la famille Peugeot se disent prêts à investir dans le groupe PSA afin de remonter significativement à son capital, expliquent-ils dans l’édition de vendredi des Echos. « On peut fournir l’effort, il faut y aller franchement », a affirmé au quotidien Thierry Peugeot, président du conseil de surveillance de PSA Peugeot Citroën (devenu Groupe PSA) de 2002 à 2014. « On est très nombreux à être sur la même longueur d’onde », déclare celui qui a été débarqué il y a deux ans du conseil de surveillance du constructeur automobile français pour s’être opposé à la stratégie conduisant à l’entrée de l’Etat français et du chinois Dongfeng au capital.
« La famille reste ouverte » à un tel scénario, souligne Robert Peugeot, président de FFP, l’une des deux holdings familiales, qui dispose d’actifs supérieur à trois milliards d’euros répartis notamment chez Seb, Ipsos et Orpea.
« Nous n’avons pas des moyens illimités », prévient-il toutefois au sujet d’une famille qui compte une centaine de membres et n’a pas toujours été unie sur la marche à suivre concernant PSA ces dernières années.
« S’il y a une opportunité, il faudra l’étudier de très près », ajoute Charles Peugeot, le fils de Robert et membre du conseil d’administration d’EPF, l’autre holding familiale.
« Nous n’avons pas vocation à rester indéfiniment au capital mais nous avons le souci de maintenir l’équilibre entre les actionnaires » de l’entreprise automobile, avait indiqué mi-mai dans Les Echos le ministre de l’Economie Emmanuel Macron.
Le groupe PSA avait frôlé la faillite en 2013 et n’avait dû son salut qu’à l’entrée au capital de l’Etat français via l’APE et de l’entreprise chinoise Dongfeng Motor. Ces deux acteurs étaient devenus actionnaires de référence, à hauteur de quelque 14%, au même niveau que la famille Peugeot, l’opération entérinant une perte d’influence de celle-ci.
Depuis, PSA, sous la conduite de Carlos Tavares, s’est redressé et a bouclé en 2015 son premier exercice bénéficiaire depuis 2010, avec un résultat net de 1,2 milliard d’euros.
Le cours de l’action Peugeot a doublé depuis que l’Etat y a investi quelque 800 millions d’euros, et il empocherait donc une importante plus-value s’il se désengageait totalement du constructeur, ce qui pourrait lui servir à recapitaliser EDF et Areva.
Aux termes de l’accord scellé entre l’Etat, Dongfeng et les Peugeot, aucun des actionnaires n’a le droit de monter au-delà de 14,1% du capital sans l’autorisation des deux autres.
AFP