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Vendredi Acte 15 : Quelle sera la réponse de la rue à l’appel au dialogue de Gaïd Salah?

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Les Algériens s’apprêtent à manifester pour le 15ème vendredi consécutif pour réclamer le départ du système et de tous ses symboles, et surtout, répondre à l’offre de dialogue du chef de l’Armée, le général-major Ahmed Gaïd Salah, insistant sur la tenue le plutôt possible d’une élection présidentielle pour mettre fin à la crise.

Après trois précédents vendredi durant le Ramadhan, la mobilisation contre le système n’a pas faibli. Malgré le jeûne, la chaleur et l’intimidation et la provocation policières, particulièrement, à Alger, n’ont pas empêché les manifestants partout au niveau du territoire national, de descendre massivement dans la rue plus que jamais déterminés, en réitérant toutes les revendications du Hirak populaire pacifique depuis son début le 22 février dernier.

Depuis trois mois de révolution joyeuse, les revendications du peuple se sont adaptées aux développements de la situation, marquée par des rebondissements. De l’annulation du cinquième mandat, l’annulation du scrutin et la démission du Président Abdelaziz Bouteflika, la nomination d’Abdelkader Bensalah chef d’Etat intérimaire, l’activation de l’appareil judiciaire contre la corruption ayant, notamment, marquée la période de règne de Bouteflika, l’ouverture de dossiers lourds qui conduit à l’arrestation de plusieurs hommes d’affaires et la convocation de plusieurs hauts responsables, d’ex-ministres et premiers ministres, la programmation d’une le 4 juillet…etc.

Les Algériens ont jusque-là rejeté toutes offres émanant des symboles du système. Et cela a été bien exprimé lors des 15 semaines de manifestations. Le « Yetnahaw Ga3″ (ils partent tous », « une nouvelle république, « un Etat civil et non militaire », le départ des « B » (Bensalah, Bedoui, Bouchareb », le jugement de tous les responsables impliqués dans la corruption, le changement radical du système, le rejet de l’élection présidentielle du 4 juillet…etc. Le vice-ministre de la défense nationale a été même la cible des manifestants auquel ils ont demandé de partir.

Gaïd Salah appelle au dialogue et l’urgence du retour aux urnes

Lors de ce dernier vendredi de mobilisation durant le mois de Ramadhan, la réponse est très attendue pour l’offre de dialogue du chef de l’Armée Ahmed Gaïd Salah. Ce dernier, lors de ses sortes sur le terrain, a appelé à un dialogue « sérieux » entre tous les Algériens en mettant l’accent sur la nécessité de retourner aux urnes pour sortir rapidement et sans perdre de temps de la crise. Gaïd Salah a également refusé une période transition à laquelle ont appelé plusieurs personnalités et partis politiques et le mouvement populaire.

« La priorité aujourd’hui, et je le redis instamment encore une fois, est que chacun de nous croit en l’importance d’aller vers un dialogue productif qui permet de faire sortir notre pays de cette phase, relativement complexe, qu’il traverse et assure ainsi la voie vers la tenue des prochaines élections dans les plus brefs délais possible, loin, et je le dis, de périodes de transition aux conséquences incertaines, car l’Algérie ne peut supporter davantage de retard et de procrastination », a déclaré le vice-ministre de la défense nationale, lors du 2ème jour de sa visite dans la 6ème région militaire à Tamanrasset.

« La solution est entre les mains des Algériens fidèles à leur patrie et c’est eux qui trouveront la solution à travers, je le répète, le dialogue qui mène à un consensus et un compromis sur l’impératif de l’organisation des élections présidentielles, le plutôt possible », a-t-il dit, précisant qu' »il n’y a aucune raison de continuer à perdre du temps, car le temps est précieux et il n’y a pas moyen de le gâcher dans des discussions stériles loin du véritable dialogue sincère et constructif. Rien n’est impossible et l’Algérie attend une sortie légale et constitutionnelle qui la prémunira contre toute forme d’exacerbation de la situation ».

L’Appel au dialogue divise la classe politique

Cependant, si la réponse de la rue à l’offre de dialogue et la nécessité d’aller aux urnes préconisés par Gaïd Salah est très attendue, la classe politique est divisée.

En effet, les partis de l’ex-alliance présidentielle dont le RND, le MPA et le TAJ ont tous salué l’appel du chef de l’Armée et exprimé leurs disponibilité à participer à ce dialogue pour une sortie de la crise. Le MSP tout en accueillant favorablement l’offre a posé ses conditions, notamment, celle du départ du départ du chef d’Etat intérimaire et son remplacement par au un autre accepté par le peuple et le départ du gouvernement Bedoui. Le parti Talaï El Hourriyat d’Ali Benflis, a quant à lui appelé « l’ouverture d’un dialogue avec des interlocuteurs ‘crédibles qui recueillent l’assentiment populaire’ afin de dégager, dans les meilleurs délais, une solution politique ‘consensuelle ».

D’autres partis, à l’instar du FFS ou le RCD, ont carrément rejeté l’appel de Gaïd Salah. Ainsi, pour le RCD « Exclure d’autorité toute idée de transition qui tourne la page de l’autoritarisme relève d’un hold-up sur la mobilisation et la souveraineté du peuple en lutte », a réagi le RCD dans un communiqué signé par son président Mohcine Belabbas, qui a estimé qu' »il n’appartient pas à Gaïd Salah de fixer les termes du dialogue ».

De son côté, le FFS, tout en rejetant « dans le fond comme dans la forme » l’appel au dialogue du chef de l’Armée, a estimé que cette offre « ne vise qu’à pérenniser le système actuel, les participants étant appelés à simplement cautionner une démarche déjà décidée par le régime. »

En attendant, on en saura un peu plus ce vendredi, à l’occasion de cette 15ème journée de mobilisation, sur la réponse du mouvement populaire à l’offre de Gaïd qui sera déterminante pour la suite des événements.

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