Deux rencontres de la société civile encadrant le Hirak ( le 18 et le 25 mai) n’ayant pas suffis à forger un net consensus sur la feuille de route officielle du mouvement, une 3e et, sans doute ultime rencontre, aura lieu le samedi 1er juin 2019 à Alger.
Elle va regrouper un nombre encore plus important d’acteurs de la société civile venues la rejoindre ce forum. Plus d’une centaine d’organisations (13 syndicats autonomes,diverses associations de la société civile,des ONG de droits de l’Homme, des syndicats d’étudiants et enseignants d’universités, des partis politiques, des représentants de l’émigration, des intellectuels etc.) seront présents à cette réunion visant à produire une feuille de route déclinée en projet politique, exprimant la volonté du peuple de changer de régime politique et de mode de gouvernance.
La feuille de route pourrait servir de base à d’éventuelles négociations, tel que l’avait proposé le chef d’état major de l’armée depuis Tamanrasset.
Selon une source proche de la confédération des syndicats autonomes, la mise en œuvre de cette feuille de route commencera par l’organisation dans de très brefs délais d’une conférence nationale de la société civile visant à officialiser le consensus accordé par cette assemblée d’acteurs du Hirak au projet politique proposé.
Cette conférence vise également à afficher la force de mobilisation du mouvement, représenté à cette conférence par plus d’une centaine d’organisations qui peuvent du jour au lendemain remplir les rues de toutes les villes algériennes de millions de manifestants ou paralyser par des grève toute l’économie algérienne.
Afficher un tel rapport de force est capital à la veille de l’ouverture d’une négociation avec une partie qui ne semble pas encline à céder à la pression populaire qui dure et s’amplifie pourtant depuis plus de 3 mois.
Interrogé sur les risques du pouvoir de s’opposer de manière franche ou sournoise à la tenue de cette conférence, notre source considère que « ça sera une excellente occasion pour les algériens de juger de la bonne ou mauvaise volonté du pouvoir à engager des négociations constructives avec le Hirak, à son comportement vis à vis de cette Conférence ».
Va t-il lui faciliter la tâche en mettant à sa disposition la logistique nécessaire (une grande salle de conférence, la restauration, le transport, la communication etc.)? Si sa réaction commence par des interdictions, des atteintes à la liberté de se déplacer, de se réunir et autres ostracismes auxquels les algériens sont habitués, c’est que la volonté de résoudre n’y est pas.