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Zoubida Assoul appelle l’institution militaire à faciliter le dialogue et accompagner la période de transition

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La présidente de l’ du parti l’Union pour le changement et le progrès (UCP) a invité, ce dimanche 26 mai 2019, l’institution militaire à s’impliquer, pour faciliter l’établissement d’un dialogue et accompagner la période de transition devant permettre à l’Algérie de sortir de la crise.

Partant du fait que le mouvement populaire a refusé tout dialogue avec Abdelkader Bensalah, le chef d’Etat intérimaire, et que le gouvernement Bedoui ne peut être un interlocuteur, et estimant qu’il faut faire la différence entre l’institution militaire et le commandement de l’Armée. Aujourd’hui, a-t-elle rappelé, le peuple est dehors avec face à lui l’institution militaire, et aujourd’hui, cette situation met cette dernière en danger. « Aujourd’hui, les gens sont allés plus loin dans les revendications, et plus le temps passe, plus le niveau des revendications va être encore plus élevé », a-t-elle prévenu.

Pour Mme Assoul,  l’institution militaire est habilitée, de par son histoire et l’estime qu’elle a aux yeux du peuple, à choisir la personne ou les personnes qui peuvent être « les médiateurs » pour commencer ce « dialogue sérieux avec la classe politique et les représentants du peuple ».  Parce que, a-t-elle poursuivi, « on ne peut pas continuer avec les décisions verticales qui viennent d’en haut. Le peuple aujourd’hui, s’est réapproprié la politique, et il va falloir aller vers des assises nationales, où les représentants du peuple vont aussi donner leur avis sur cette feuille de route de la transition pour régler la crise définitivement ».

« La balle est dans le camp de l’institution militaire, parce que, c’est elle qui en face du peuple et qui chaque semaine nous envoie des discours politiques, alors que le chef d’Etat-major répétait sans cesse que l’Armée ne fait pas de la politique, or que devant cette crise, il n’y a que l’Armée qui parle, et un président intérimaire qui ne parle pas, un premier ministre totalement absent, donc, il va falloir qu’on parle à cette institution, et de dire qu’il faut qu’elle accompagne de transition, le dialogue facilité pour aller vers une feuille de route sérieuse qui peut permettre à l’Algérie de sortir de cette crise », a-t-elle expliqué.

Concernant la personne ou les personnes qui peuvent diriger la période de transition, Mme Assoul a estimé qu’il faut tirer les leçons des expériences passées. « Il faut toujours arrêter les critères avant d’aller vers les personnes. Il faudrait que ce soit une personnalité qui puisse trouver une acceptation auprès du peuple mais aussi, de la classe politique. Il faudrait que ce soit une personne qui ne soit pas mêlée à la gestion des vingt dernières années. Il faut que ce soit une personne patriotique qui va venir pour régler les problèmes de l’Algérie et non pas pour le pouvoir et l’intérêt personnel »

Bouteflika a déjà mis le pays dans l’anti-constitutionnalité avant sa démission

Pour la présidente l’UCP, l’arrêt de ce processus électoral était prévisible, et ce, « pour des raisons objectives, depuis la révolution pacifique du 22 février dernier, le peuple algérien est dans la rue par millions dans toutes les régions du pays et même dans les capitale étrangères. Donc, aujourd’hui, comment peut-on aller à des élections présidentielles, alors que les conditions nécessaires pour des élections ne sont pas réunies», a  estimé Mme Assoul.

Parmi ces conditions « objectives », la présidente de l’UCP a parlé de l’absence de la haute instance de surveillance depuis la mise de fin de fonction de tous les membres cette instance. Le fichier électoral n’a pas été contrôlé par cette instance et c’est une obligation constitutionnelle et de la loi électorale. Le processus électoral est rejeté par les Algériens, les magistrats, l’ont également rejeté et refusé de le cautionné, et les élections ne sont pas une fin en soi devant une crise politique inédite. « On ne peut pas comprendre ou envisager que des élections présidentielles puissent régler une crise politique aussi grave », a-t-elle souligné.

« Je l’avais dit au départ, quand le Chef de l’Etat-major avait appelé à l’application de l’article 102. J’avais dit que cet article était déjà caduc pour des raisons encore une fois politiques et objectives. Parce que, l’ancien président Bouteflika, avant son départ et avant même sa démission, quand il a décidé d’arrêter le processus électoral, à ce moment-là, il a mis le pays dans l’anti-constitutionnalité, car, quand on regarde le décret qu’il avait pris le 17 mars pour arrêter le processus électoral, il n’y avait de base juridique ni constitutionnelle, il avait tout simplement retiré le décret portant convocation du corps électoral. Donc, on était déjà dans l’anti-constitutionnalité », a expliqué Mme Assoul lors de son passage ce matin dans l’émission l’« Invité de la Rédaction » de la Chaîne III.

« Aujourd’hui, devant une crise politique aussi grave, aussi inédite, on ne peut pas résoudre les problèmes avec la Constitution, d’autant que, le Chef d’Etat-major à chaque fois il répétait qu’il respecterait les articles 7 et 8 de la Constitution », a-t-elle dit, ce qui veut dire, a-t-elle ajouté, « devant cette crise, le peuple est sorti, il a fait un référendum en direct, en disant qu’il veut une rupture avec ce système, donc, il va falloir trouver une solution politique ».

Le Conseil Constitutionnel ne peut pas annuler l’élection présidentielle

« Les élections ne sont pas une fin en soi. Les élections sont un moyen de régler les problèmes politiques. Or aujourd’hui, nous le savons très bien, le pouvoir le sait, la classe politique le sait et le peuple le sait, puisqu’il y a consensus que nous vivons une crise inédite qu’il va falloir régler politiquement. Si on doit la régler politiquement, cela passe forcément par le dialogue sérieux. Et ce dialogue, plus en le retarde plus la crise va s’accélérer, mais, elle va aussi se complexifier encore davantage », a indiqué Mme Assoul.

« Les gens disent qu’on ne peut pas rester sans président, mais, on ‘est resté sans le président Bouteflika depuis 2013 », a-t-elle estimé, rappelant que « le président n’était pas en fonction et il était dans l’incapacité de diriger le pays ».

Selon elle la question qui se pose aujourd’hui est de savoir s’il s’agit de sauver l’Algérie ou bien les élections. L’intervenante pense que pour parvenir à une « rupture réelle », il faudra mettre les moyens pour « détricoter ce système » et le remplacer par un système qui permettra la construction d’un Etat de droit « qui ne soit pas un simple slogan », et un Etat de droit « c’est une règle, une gouvernance, une performance, c’est le changement des règles de fonctionnement, c’est le changement des lois, et ça commence par la Constitution », a précisé Mme Assoul.

Concernant les prérogatives du Conseil Constitutionnel, Mme Assoul a rappelé que ce dernier n’annule pas une élection, il réceptionne les dossiers et des candidatures, et il constate de fait qu’il n’y pas de candidats, donc, il n’y pas d’élection.

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