A Alger, les milliers de policiers mobilisés à chaque vendredi et mardi de mobilisation contre le système, commencent à perdre l’estime des manifestants.
En effet, les manifestants qui scandaient durant les premières semaines du mouvement populaire « Chorta wa Chaâb Khawa khawa » (police et peuple sont des frères), ont changé de ton et de slogans en vers les policiers en les traitant de « chyatine » (lécheurs de bottes).
À la Grande Poste, la foule crie « La police chiyatine », « kleb el Gaïd (les chiens de garde de Gaïd) ». Certains manifestants aboient pour se moquer des policiers. #Alger #Algérie pic.twitter.com/afKK1LbYJ8
— Zahra Rahmouni (@ZahraaRhm) 24 mai 2019
Les raisons sont simples. Au début du Hirak les policiers ont été mobilisés pour sécuriser les marches imposantes contre le système au centre de la capitale, une mission que les policiers ont mené avec professionnalisme, notamment, en faisant face aux casseurs qui ont fait tourné les manifestations à plusieurs reprises à la violence.
Les forces de l’ordre ont commencé à perdre de crédibilité auprès des centaines de milliers de manifestants qui défilent pacifiquement depuis 13 semaines, lors de la marche du 8ème vendredi, un acte qui a suscité l’indignation de tout le monde, vu sa gravité, et que les policiers ont tiré des grandes lacrymogènes sans se soucier de la présence des enfants, des personnes âgées et des femmes.
Ensuite, c’était la répression à plusieurs reprises des marches de tous les mardis organisées par les étudiants qui sortaient manifester pacifiquement à Alger-Centre.
Mais, le fossé a commencé à se voir entre les forces de l’ordre et les manifestants, notamment, après le blocage par les policiers des lieux symboles de la contestation populaire, comme, les escaliers de la Grande Poste, la fermeture du tunnel des facultés à Place Audin, ainsi que, le blocage d’autres rues, comme celle menant vers le palais du Gouvernement…etc.
Place Maurice Audin #Alger pic.twitter.com/grJCuqVlXQ
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
11h40
Arrivée d’autres renforts de police devant la Grande Poste #Alger pic.twitter.com/txaC2kHhJr— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
11h35 Cette grande banderole à gauche vient d’être arrachée et jetée par un homme, elle compare les hauts responsables à des crickets dont Gaid Salah Bensalah… #Alger pic.twitter.com/pQANUAmgY1
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
Si l’interdiction du parvis de la Grande poste aux manifestants est justifiée par les services de la wilaya d’Alger par le risque d’effondrement qui peine à convaincre les manifestants, aucune raison ne justifie la fermeture du tunnel des facultés et des autres rues, si ce n’est la volonté du régime de contenir la mobilisation et de l’affaiblir. Les manifestants, la classe politique et les acteurs de la société civile ont dénoncé ces agissements qui visent à étouffer le mouvement à travers la restriction des espace publics aux manifestants.
Aussi et surtout que, depuis le début du mois de Ramadhan, les policiers ont fait montre d’une violence et d’intimidation envers des manifestants pacifiques, qui sortent manifester malgré le jeûne et la chaleur. Les policiers ont bousculé violemment les manifestants et utilisé du gaz lacrymogène (des sprays). Les policiers se sont illustrés par leurs violence, mardi dernier, lors de la marche des étudiants. Ils ont en effet usé du gaz lacrymogène, bousculé les étudiants qui ont marché vers le Palais du Gouvernement, après le quadrillage par les policiers de tous les endroits où les étudiants avaient l’habitude de se rassembler.
Pas plus loin que dans la matinée de ce vendredi pour l’acte 14 de la contestation populaire contre le système, qui est restée d’ailleurs intacte, à Alger comme partout ailleurs au niveau du territoire national. Un dispositif policier, du jamais, a été déployé au centre de la capitale. Des interpellations parmi les premiers manifestants à arriver à Alger Centre, ont eu lieu dès les premières heures.
Le dispositif sécuritaire déployé devant la Grande Poste d’#Alger pic.twitter.com/99fuj1iSmS
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
10h55 Le Premier groupe de manifestants encerclé et par des policiers qui ont ordre de le disperser #Alger pic.twitter.com/ODsMrpqkK9
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
Plusieurs dizaines de personnes ont été interpellées ce vendredi vers 9h00 devant la Grande Poste d’#Alger et emmenées dans des fourgons blancs de la police
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
Le journaliste Samir Larabi arrêté avec d’autres personnes alors qu’ils étaient en route pour la marche d’#Alger, dispositif de sécurité plus important que les semaines précédentes pic.twitter.com/XFKHd0uT8Z
— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
Cependant, la forte mobilisation a eu raison des policiers, et déjoué la tentative d’intimidation du pouvoir qui a essayé une nouvelle fois d’affaiblir le mouvement, particulièrement, à Alger.
Juste après la prière du vendredi, des marées humaines ont commencé à affluer de partout vers le centre d’Alger. En plus des slogans habituels hostiles au système et es symboles, les policiers déployés et Gaïd Salah sont devenus les cibles privilégiées des manifestants.
« Yetnahaw ga3 », « non à l’élection présidentielle organisée par la bande », « pour un Etat civil et non pas militaire », « Gaïd Salah dégage », ce dernier, a été également traité de serviteur des Emirats Arabes Unis. « Djeich Chaâb khawa khawa, Gaïd Salah Ta3 Lkhawana » (Armée et peuple sont frères, Gaïd Salah parmi les traîtres)
« هذا الشعب لا يريد حكم العسكر من جديد »
« Ce peuple ne veut pas le retour du pouvoir militaire » pic.twitter.com/U1vohNsPFU— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
« شيات الإمارات قايد صالح »
« Gaid Salah lèche bottes des Émirats »#Alger#الجزائر pic.twitter.com/BwRAHg48Yq— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019
شعارات منتقدة لقائد الجيش أحمد قايد صالح#الجزائر
Multiplication des slogans hostiles à Ahmed Gaid Salah chef d’Etat Major de l’armée #Algérie pic.twitter.com/ku0zZcox9K— Khaled Drareni (@khaleddrareni) 24 mai 2019