« C’est toujours une bonne chose que des affaires de corruption commencent enfin à emprunter le chemin de la justice, même si cette dernière est une 2e « Grande Muette » qui ne fait aucun effort pour informer l’opinion publique de ce qui se trame ». C’est ce qu’a indiqué le fondateur et porte-parole de l’Association algérienne de lutte contre la corruption, Djilali Hadjadj dans un entretien accordé au journal Le Point.
Selon lui, « cette agitation effrénée de l’appareil judiciaire au sortir d’une longue hibernation en matière de lutte contre la corruption participe à la perturbation de l’ordre public, ce qui est assez paradoxal ».
MHadjadj dira que ce sont surtout les dossiers qui lient les ex-Premiers ministres, ex-ministres et ceux que l’on nomme les oligarques en détention provisoire depuis quelques semaines, tous faisant partie de ce que l’on appelle les « personnes politiquement exposées » (PPE), c’est-à-dire, de par les fonctions exercées, qui sont fortement soupçonnées d’être impliquées dans la corruption. « Ces PPE sont entendues et/ou accusées d’avoir octroyé nombre de faveurs ou autres « cadeaux » sonnants et trébuchants à leurs proches et à ces oligarques, en violation de la loi : crédits bancaires, subventions, marchés publics de gré à gré, attributions de fonciers, facilités douanières, transferts de devises, etc », a-t-il ajouté.
Il rappelle aussi que le 22 mars dernier, lors d’une réunion internationale sur la restitution des avoirs, il a interpellé au sujet des transferts de capitaux un représentant du gouvernement suisse, en souhaitant que les autorités de ce pays agissent avec l’Algérie comme ils ont agit dans l’affaire du clan Ben Ali (Tunisie) dont la Suisse gelé les avoirs de ce clan huit jours après qu’il se soit sauvé du pays. « Le 22 mars dernier, lors d’une réunion internationale sur la restitution des avoirs, j’ai interpellé à ce sujet un représentant du gouvernement suisse, en souhaitant que les autorités de ce pays agissent de même avec l’Algérie », a-t-il déclaré.