- L’ancien président tunisien, Moncef Marzouki a estimé, ce mardi 21 mai 2019, que, le sort de toute la région de (l’Afrique du Nord) dépend de la réussite de la révolution pacifique et démocratique en Algérie. Marzouki a révélé que le pouvoir algérien déchu a soutenu la contre-révolution en Tunisie en 2014.
Dans une contribution en langue arabe publiée sur sa page Facebook, l’ancien président tunisien a exposé trois raisons du « Pourquoi notre sort à tous dépend de la réussite de la révolution pacifique et démocratique en Algérie? », qui est d’ailleurs l’intitulé de son texte.
La première raison, selon Marzouki est que « cette révolution permettra au grand peuple Algérien d’accélérer et parachever le processus de sa libération de ses pires ennemis le colonialisme et la tyrannie… et de prendre ensuite sa place naturelle de peuple citoyen et non de peuple contrôlé par une élite corrompue et agressive qui lui a confisqué son État et en a fait une malédiction pour lui ».
Deuxièmement, a poursuivi Marzouki, c’est « parce que le succès de cette révolution constituera un bouclier pour le changement qui se produira en Tunisie lors des prochaines élections après la fermeture de la parenthèse de la contre-révolution … Les Tunisiens savent à quel point le régime algérien déchu a participé à son succès en 2014 (la contre-révolution en Tunisie NDLR) », a-t-il révélé.
Troisièmement, a expliqué l’ancien président tunisien, « parce que ce peuple (Algérien) de citoyens ne permettra pas la fermeture continue de la frontière terrestre avec le Maroc frère et la mort du rêve maghrébin. IL relancera le projet de l’Union Maghrébine qui est vital pour nous tous sur le plan économique, sécuritaire, surtout que, toute la région du Maghreb est menacée par la propagation du virus émirati, qui est en train de détruire la Libye, et surveille actuellement la Tunisie, l’Algérie, le Maroc et la Mauritanie », a-t-il écrit.
Pour rappel, Moncef Marzouki, médecin et farouche opposant de gauche au régime Ben Ali, a été élu lundi 12 décembre 2011 à la présidence de la Tunisie par l’Assemblée nationale constituante issue de l’élection du 23 octobre de la même année, premier scrutin pluraliste libre de l’histoire du pays. Moncef Marzouki, 74 ans, a été élu président de la Tunisie onze mois après la chute de Zine El Abidine Ben Ali chassé par le soulèvement populaire qui a donné ensuite naissance au « printemps arabe », Moncef Marzouki avait fait part de son « formidable honneur » de devenir le président « de la première république arabe libre ».
En février 2012, Marzouki alors président de la Tunisie, en visite en Algérie, avait été reçu à la présidence de la République par l’ex-président, Abdelaziz Bouteflika. Dans une déclaration à la presse, Marzouki avait précisé que cette visite en Algérie revêtait « une importance majeure » notamment en matière de « relance » de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et le renforcement des relations entre ses peuples.
En novembre 2018, il avait critiqué l’Algérie dans un entretien sur la chaîne BBC. Marzouki avait alors déclaré que, seuls le Qatar et la Turquie avaient aidé, économiquement et politiquement, son pays pendant la période de transition qui avait suivi la chute du régime de Zine El-Abidine Benali en 2011. «Je parle en parfaite connaissance de cause, puisque j’ai été aux commandes et ai eu accès à tous les dossiers», avait-il lancé.