Comme attendu, l’ancien diplomate, Ahmed Taleb-Ibrahimi, et le militant des droits de l’homme, Ali Yahia Abdennour, ainsi que le général à la retraite, Rachid Benyelles demandent au commandement de l’ANP de «nouer un dialogue franc et honnête avec des figures représentatives du mouvement citoyen ».
Dans une lettres adressée ce samedi à l’opinion publique, dans laquelle ils appellent à une solution consensuelle, ces trois personnalités, ont demandé « instamment au commandement de l’ANP de nouer un dialogue franc et honnête avec des figures représentatives du mouvement citoyen ( harak ), des partis et des forces politiques et sociales qui le soutiennent». L’objectif est « de trouver au plus vite, une solution politique consensuelle en mesure de répondre aux aspirations populaires légitimes qui s’expriment quotidiennement depuis bientôt trois mois » précisent les signataires de l’appel.
S’exprimant sur les changements que demandent le peuple, les trois personnalités ont mentionné dans leurs lettre l’exigence de « l’instauration d’un Etat de droit et d’une véritable démocratie, en passant préalablement par une période de transition de courte durée, conduite par des hommes et des femmes n’ayant jamais appartenu au système profondément corrompu des vingt dernières années». Cette période est jugée « nécessaire pour mettre en place les mécanismes et dispositions permettant au peuple souverain d’exprimer librement et démocratiquement son choix à travers les urnes » lit-on dans la même lettre.
L’élection du 04 juillet retardera l’avènement d’une nouvelle République
En se mettant dans la même ligne que le mouvement populaire, ces trois personnalités ont exprimé leur refus pour le maintient de l’élection présidentielle du 4 juillet prochain. « Comment peut-on imaginer des élections libres et honnêtes alors qu’elles sont d’ores et déjà rejetées par l’immense majorité de la population parce qu’organisées par des institutions encore aux mains de forces disqualifiées, opposées à tout changement salutaire ? » précisent-ils dans leur lettre. Car selon eux, la situation actuelle du pays est « porteuse de graves dangers » estimant que « la situation de blocage à laquelle nous assistons par le maintien de la date du 4 juillet ne pourra que retarder l’avènement inéluctable d’une nouvelle République».
Toutefois, les trois hommes ont salué le mouvement populaire qui par leur caractère massif et strictement pacifique, ont forcé l’admiration du monde entier et nous ont rendu notre dignité trop longtemps bafouée, comme elles nous ont permis de recouvrer notre fierté d’appartenir à une grande nation.