AccueilLa uneBouchachi répond à l'Armée : "Nous ne servons pas des agendas internes...

Bouchachi répond à l’Armée : « Nous ne servons pas des agendas internes ou externes »

Date:

- Advertisement -

L’avocat et militant des droits de l’Homme, Me Mostefa Bouchachi a réagi, mercredi soir, au dernier édito du dernier numéro de la revue El Djeich, dans lequel l’armée a clairement rejeté la période de transition revendiquée par le mouvement populaire et qui a appelle depuis le 22 février dernier le départ du système et de tous ses symboles.

A noter que, la revue El Djeich, l’organe officiel de l’Armée, a critiqué les partis politiques et la personnalités nationales ainsi que certains médias qui appellent à une période de transition. L’armée a accusé ces partis et personnalités de servir des agendas de leurs parrains. Elle réglé ses comptes avec des parties non identifiées accusées de revendiquer « une démocratie taillée à la mesure de leurs ambitions qui les ferait parvenir au sommet du pouvoir sans passer par la sanction des urnes ».

Depuis Kherrata dans la wilaya de Béjaïa, à l’occasion de la commémoration du 74ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945, Me Bouchachi, a répondu à l’Armée en affirmant que, dans son dernier communiqué (l’édito de la revue El Djeich) « le système représenté par l’institution militaire, nous dit clairement dit qu’il n’y pas de période de transition et nous sortirons pas de la voie constitutionnelle », en s’interrogeant: « Est-ce un amour de la Constitution ou bien il y a une autre intention? »

« La rue ou le mouvement populaire réclame une période de transition allant de 9 à 12 mois sans Bedoui et Bensalah, que nous refusons qu’ils dirigent la période de transition, et nous avons proposé une présidence collégiale et un gouvernement de compétences consensuels », a-t-il rappelé, estimant qu’ils (le système) refuse ces propositions, parce que, si, période de transition il y a, le dialogue et le débat sera avec ces institutions de consensus, soutenues par la rue et le mouvement populaire pour aller vers des élections transparentes. « Avons-nous proposé quelque chose de difficile? » a-t-il demandé à la salle de cinéma de Kherrata archicomble.

« L’autre côté (le système) nous dit que nous resterons dans la voie constitutionnelle et nous allons vers des élections présidentielles organisées par les institutions actuelles. Pourquoi? Est-ce une volonté de ne pas piétiner la Constitution ou bien il y a une autre intention? », s’est-il encore interrogé, en rappelant que la Constitution a été piétinée des dizaines de fois. « S’ils avaient une volonté de respecter la Constitution, il n’auraient pas dû laisser l’ex-président (Abdelaziz Bouteflika) de briguer un 4ème mandat et de déposer son dossier pour un 5ème mandat. Et l’ex-président quand il a vu qu’il n’y aura pas d’élection, il enfreint la Constitution en annulant le scrutin et la dissolvant la haute instance indépendante de surveillance des élections (HIISE) », a-t-il dit, en ajoutant que « eux quand ils enfreignent la Constitution, personne ne les condamne, mais, à nous ils disent que, pour éviter un vide institutionnel. Je vais vous dire la vérité. Ils ne veulent pas aller vers une véritable démocratie, et ils veulent organiser des élections avec Bedoui et Bensalah ».

« Le président qui sortira d’un scrutin organisé par les mêmes personnes et les mêmes outils, sera faible et toujours sous la domination de l’institution militaire », a estimé Me Bouchachi, qui a rappelé que depuis l’indépendance à ce jours, le peuple n’a jamais participé élire un président. « De Benbella, à l’ex-président (Bouteflika), en passant par Boumediène, Chadli, Boudiaf et Zeroual, avant-nous participé à l’élection d’un vrai président? », a-t-il indiqué.

Me Bouchachi a souligné que les citoyens qui sont sortis depuis le 16 février dernier, l’ont fait pour revendiquer la démocratie véritable et le vrai changement. « Pour la période de transition nous avons demandé à ce qu’ils ramènent des gens de consensus, pour organiser cette période dans 9 à 12 mois. Pourquoi? Parce que, a–t-il expliqué, « il faut qu’on s’organise. Le mouvement est une révolution pacifique, pour aller vers une démocratie avec des mécanismes ». Il a ajouté que la démocratie « ce sont des institutions, des partis, des associations,e t nous avons besoins de nous organiser, en ouvrant les espaces de débats, et c’est en cela que consiste la période de transitions que nous demandons ».

« Nous ne servons pas des agendas internes ou externes »

Répondant à l’édito de la revue El Djeich, Me Bouchachi a indiqué que « quand nous demandons une période de transition, nous ne servons pas des agendas de l’intérieur ou de l’extérieur »

« Ceux qui veulent organiser des élections rapidement, rendront les institutions étatiques futures n’émanent pas de la volonté populaire, et toute institution, présidence, parlement ou gouvernement, n’ayant pas la légitimité populaire, fera l’objet de chantage de la part de forces internes ou externes », a-t-il expliqué.

« Nous ne pouvons mettre fin à l’influence étrangère,soit de la France ou d’un autre pays, sauf quand le président et les institutions représentent réellement le peuple », a-t-il dit.

Me Bouchachi a qualifié ceux qui veulent organiser ces élections rapidement, de joueur qui marquer un but alors qu’il est en position de hors-jeux. « Pour cela, je dis que ces discours de fuite en avant, me donne l’impression que ces gens ne veulent pas que le peuple Algérie se libère vraiment, mais, il veulent la continuité du système, et la pérennité du système ne s’agit pas des de personnes, mais, du système de gouvernance du pays, par téléphone et la force, et c’est cela le système », a-t-il estimé.

« Nous construirons l’Algérie tous ensemble et sans exclusion aucune »

Par ailleurs, Me Bouchachi a appelé à la poursuite de la révolution populaire pacifique à l’union, à la sagesse et éviter le discours de l’exclusion. Il a dit qu’il n’est pas d’accord à 100% avec le slogan « Yetnahaw ga3 » (Ils partent tous). Selon lui, l’objectif du mouvement populaire n’est pas « la vengeance ». « Il faut qu’on définisse les priorités, et celles-ci ne sont pas la vengeance mais, la construction d’un pays. les symboles du système doivent tous partir, mais, les fonctionnaires des administrations, qui sont de simples militants, sont nos vrais enfants. Nous construirons l’Algérie tous ensemble et sans exclusion aucune », a-t-il indiqué.

Il a expliqué que, lors des périodes de transitions, les sociétés deviennent fragiles. « Il faut que nous prêchons un discours appelant à l’union pour construire une vraie démocratie », a-t-il dit.

- Advertisement -
Articles associés

Derniers articles