Le patron de NCA Rouiba, Slim Othmani, a adressé une lettre de soutien au PDG du groupe Cevital, Issad Rebrab placé en détention provisoire à la prison d’El Harrach à Alger depuis le 23 avril dernier.
Voici le texte de la lettre:
Cher Issad,
C’est en chef d’entreprise et en ami que je t’écris aujourd’hui car triste de te voir emprisonné depuis quelques semaines. Tu as un caractère difficile ; ça tout le monde le sait (comme diraient certains) ! Ce n’est certainement pas pour ce défaut, ou un autre, tout simplement humains que tu subis cette épreuve.
Ce sont probablement tes qualités de travailleur acharné, d’homme de terrain, de perspicace et d’inconditionnel rêveur qui ont fait de toi l’icône de toute une jeunesse. Elles ont l’air aussi et surtout d’avoir fait de toi une cible idéale du temps du despote Bouteflika (le roi jaloux) et de sa bande.
Non, je ne t’écris pas pour te défendre car je ne représente pas la justice. Je t’écris par solidarité. Je serai moralement à tes côtés tant que je ne saurai pas pourquoi on te fait subir un tel sort. Ma conscience ne permet pas de te laisser seul en pareilles circonstances.
On me dit que tu as un moral d’acier et que tu continues à suivre de près tes projets ainsi que ce qui se passe tous les vendredis dans les rues des villes d’Algérie. Cela ne peut que me rassurer et me conforter quant à ta motivation à poursuivre ton combat pour que la vérité éclate au grand jour. Non, tu n’es pas un agitateur politique ! Je t’ai vu à l’œuvre et je devine que tu serais maladroit dans ce domaine. Cependant tu es le plus grand agitateur économique qu’ait connu ce pays depuis l’indépendance. J’ai eu à « subir » à maintes reprises tes speechs, passionné que tu étais par tes projets que tu décrivais mieux que n’importe quel ingénieur. J’ai vu dans les yeux de l’assistance successivement l’étonnement, la curiosité, puis l’admiration. Ça te fait sourire n’est-ce pas ? Eh oui Da Issad, comme certains t’appellent, tu ne laisses pas indifférent, c’est, à la fois ce qui peut te rendre heureux et t’attirer du malheur.
En t’écrivant je ne peux m’empêcher de penser à ta famille, à tes proches, tes enfants et tes petits enfants à qui tu dois beaucoup manquer, ainsi qu’à tes collaborateurs pour qui tu représentes le commandant du navire qu’ils mèneront, pour t’honorer, à bon port, j’en suis convaincu. Mais Je n’ai pas besoin de te rassurer pour te dire que tu es tellement présent dans leurs cœurs que leur amour et leur dévouement pour toi seront les principales armes contre ce qui t’arrive.
Cher Issad, je te souhaite de garder courage et de rester fort.
Amitiés
Slim Othmani »