Tout en saluant la mobilisation citoyenne et pacifique, le Cercle d’action et de réflexion autour de l’entreprise (Care) a insisté sur «la nécessité d’aborder, en même temps que les éléments de la vision future qui devra guider la politique économique nationale, le programme des actions les plus urgentes à mettre en œuvre en vue d’une reprise en mains des leviers de notre budget et de nos finances ».
Le think tank Care a rappelé dans son communiqué, publié dimanche dernier, qu’il avait salué la mobilisation citoyenne pacifique qui a entrouvert la perspective sur des changements salvateurs dans le système de gestion politique et économique du pays.
Des assises nationales de la transition politique et économique
« Plus que jamais, cette dynamique exemplaire de la société algérienne devra être poursuivie sans relâche jusqu’à l’établissement d’un cadre démocratique, de la primauté du droit et d’une gestion transparente des affaires publiques, de sorte à tourner définitivement la page des dérives d’une gestion hyper-centralisée et despotique du pouvoir », a-t-il indiqué.
Le cercle de réflexion Care qui appelle à des assises nationales de la transition politique et économique, fait part « de sa grande préoccupation quant à l’absence de réponse immédiate à la détérioration lente, mais continue des équilibres de l’économie nationale, avec ses implications prévisibles et potentiellement dangereuses sur l’emploi et la croissance au cours des prochains mois et des prochaines années ».
Un gouvernement légitime pour réformer l’économie
Le think tank estime que seul un gouvernement légitime pourra réformer l’économie nationale, en expliquant qu’ « en l’absence manifeste de volonté politique, les autorités n’avaient entrepris aucune des réformes requises au cours des six dernières années, suite à la chute brutale des prix pétroliers et aux déficits grandissants du budget et de la balance des paiements ».
Care reconnaît que « la tâche de redressement sera extrêmement dure et périlleuse et va mettre à rude épreuve les capacités de résilience de la société algérienne. Concrètement, cela consistera à traiter un double problème.
D’une part, il s’agira de définir et mener à bien des transformations de grande ampleur au niveau de l’organisation de notre système économique. D’autre part, il conviendra « de négocier l’acceptation sociale des mesures de réduction du train de vie de l’Etat, de même que d’un meilleur ciblage de la politique des subventions et transferts sociaux ».
Pour le cercle de réflexion, « seul un pouvoir bénéficiant du soutien de la population et s’appuyant sur une légitimité politique solidement établie, est de nature à faire front à un tel défi ».
établir un véritable état des lieux de la situation économique
Le think tank Care estime que « le moment est venu d’ouvrir le débat sur l’avenir de notre économie, un débat qui intéresse l’ensemble de la société algérienne », en soulignant « les immenses déficiences en matière d’accès à l’information économique, laquelle est pourtant reconnue comme une condition de base pour l’exercice effectif de la citoyenneté ».
Care estime que « le gouvernement en place devra être invité instamment à établir à bref délai les éléments d’un état des lieux exhaustif de la situation de l’économie nationale dans ses différents segments et à le rendre accessible à tous les acteurs nationaux intéressés ».
Selon Care, « la campagne anti-corruption qu’il a décidé d’engager comme gage de sa détermination à préserver les fonds publics, outre la défiance qu’elle jette sur l’ensemble des entrepreneurs nationaux, ne peut pas occulter l’hémorragie de ressources qui continue d’affecter au quotidien la gestion de nos finances publiques et de notre commerce extérieur ».
Le cercle de réflexion a exprimé son inquiétude quant au « discours ambiant qui fait de tout chef d’entreprise un malfaiteur potentiel alors que l’immense majorité d’entre eux sont des victimes du système en place ».