La croissance de la productivité, principal moteur de l’augmentation de la production et du niveau de vie matériel, ralentit dans de nombreuses économies avancées et émergentes depuis la crise, indique l’Annuaire statistique de l’OCDE sur la productivité.
Selon les nouveaux indicateurs, ce ralentissement touche la quasi-totalité des branches d’activité et frappe aussi bien les grandes entreprises que les petites dans la plupart des pays membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques.
‘Mais il est plus particulièrement marqué dans les secteurs où l’on attendait des innovations numériques et technologiques qu’elles génèrent une rente de productivité, comme ceux de l’information, de la communication, de la finance et de l’assurance », précise l’OCDE, dont le siège est basé à Paris.
Dans l’analyse de cet organisme, dont sa mission est de promouvoir les politiques qui amélioreront le bien-être économique et social partout dans le monde, il ressort que ce ralentissement a débuté bien avant la crise, en dépit, déplore-t-il, de « l’intégration croissante des entreprises dans les chaînes de valeur mondiales, de l’amélioration des niveaux d’instruction et des innovations technologiques ».
Toutefois, l’OCDE, qui regroupe 34 pays, s’interroge s’il s’agit d’un phénomène transitoire ou d’une situation durable qui bride la croissance économique.
Dans leurs explications, les rédacteurs de l’Annuaire pensent que la contraction de la productivité du travail est caractérisée, surtout avant la crise, par « un ralentissement de la productivité multifactorielle, qui englobe la contribution des technologies, des techniques de production, des connaissances et des pratiques de gestion », mettant en évidence le rôle joué par un certain nombre de facteurs, tels que les décalages entre l’offre et la demande de compétences, l’atonie de l’investissement et le ralentissement du dynamisme des entreprises.
Par ailleurs, note le document, l’investissement dans les TIC a chuté en proportion du PIB ces dernières années dans de nombreux pays, notamment en Allemagne, en Suède, au Japon et aux Etats-Unis, observant un net ralentissement dans création d’entreprises et dans le rythme auquel les nouvelles entreprises supplantent les entreprises moins productives.
« La contraction de la croissance de la productivité pèse aussi sur les salaires, dans la mesure où les pays cherchent à préserver la compétitivité, surtout s’ils ont été durement touchés par la crise, comme c’est le cas de la Grèce, de l’Espagne et de l’Irlande », explique par ailleurs l’OCDE, qui souligne que cette situation « peut aggraver les inégalités de revenu et de patrimoine, en enfermant de nombreux travailleurs dans des emplois précaires et peu productifs, créant ainsi un cercle vicieux ».