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Capitaux oisifs du privé : Une manne susceptible de pallier aux difficultés budgétaire de l’Etat

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Compte tenu des stocks accumulés au moment où la croissance économique marque le pas à travers le monde, il y a de bonnes raisons de croire que le déclin des cours des hydrocarbures, qui a déjà réduit de moitié le prix du baril de pétrole en l’espace d’à peine une année, va s’installer dans la durée.

L’inaptitude de l’OPEP à déployer une stratégie de remontée des prix montre à l’évidence qu’il y a derrière cette dégringolade des cours, non seulement, des causes structurelles (pétrole et gaz de schistes, découvertes de nouveaux gisements, ralentissement de l’économie mondiale etc.), mais aussi et surtout, des calculs géopolitiques visant à garantir la suprématie régionale ou mondiale des grandes puissances.

Au prix de 50 dollars le baril où il s’est quelque peu stabilisé ces dernières semaines, l’Algérie qui a besoin d’un minimum de 90 dollars par baril pour financer son développement économique et sa politique sociale, a de bonnes raisons de s’inquiéter pour le court terme et encore davantage à plus longue échéance. Il est clair que l’argent va très bientôt lui manquer et qu’il faudrait en conséquence penser d’ores et déjà à mobiliser les ressources financières hors hydrocarbures immédiatement disponibles.

Il n’échappe aujourd’hui à personne et sans doute encore moins aux autorités politiques algériennes que la manne financière, rapidement mobilisable se trouve chez le privé national, qui a accumulé au cours de ces trente dernières années, des masses considérables de capitaux, qu’il n’arrive pas à investir en raisons des entraves bureaucratiques qui sévissent dans notre pays. Un pas que le gouvernement algérien ne semble malheureusement pas vouloir faire, en soumettant aujourd’hui encore les investissements privés à l’octroi d’une autorisation administrative préalable.

Une manne de 40 milliards de dollars à mobiliser

 Les capitaux oisifs disponibles dépasseraient pourtant allégrement 40 milliards de dollars selon les estimations crédibles de certains experts. La nécessité de mettre à contribution cette manne financière disponible est d’autant plus grande, que l’État est contraint de réserver l’argent que lui rapportent les hydrocarbures au paiement de ses deux millions de fonctionnaires et aux transferts sociaux qui lui coûtent chaque année environ le tiers de son PIB. Dans pareilles conditions l’Etat ne peut que sacrifier le développement économique, au profit de ces dépenses de fonctionnement qui doivent impérativement être assurées dans l’immédiat, au risque de graves dérapages sociaux.

Ignorer la présence de cette gigantesque  manne financière détenue par des opérateurs privés algériens (environ 50.000 sociétés de négoce, plus de 650.000 entreprises, les riches hommes d’affaires de l’émigration, de nombreux milliardaires issus du marché informel etc.) uniquement pour des considérations doctrinales, reviendrait à faire preuve d’une myopie politique préjudiciable à notre économie.

Le gouvernement doit faire preuve de pragmatisme en facilitant le placement de tout ces capitaux disponibles, en prenant évidemment la précaution de l’encadrer juridiquement.

Au gré de l’importance des projets qu’ils seraient appelés à promouvoir, la contribution du capital privé pourrait, se traduire par le financement partiel ou intégral d’infrastructures, la mise en place de partenariat public-privé et autres modes de participation à concevoir.

Les activités susceptibles de requérir leurs concours sont aussi nombreuses que variées. Le tourisme, l’agroalimentaire, toute la variété des transports publics, les infrastructures de base, les différentes formes de promotions immobilières, la culture et bien d’autres domaines aujourd’hui pris en charge par l’État.

Il reste à trouver les formules de financement et de management des projets dont le gouvernement souhaiterait se décharger au profit des opérateurs privés. Les formules seront évidemment différentes selon qu’il s’agira d’une infrastructure de base (routes, ports etc.), d’un équipement collectif (stades, universités et instituts de formation, centres culturels et de loisirs etc.) ou d’une unité de production. Les bons exemples ne manquent pas à travers le monde, il suffit de s’en inspirer.

Il faut bien se rendre à l’évidence que les opérateurs nantis que nous évoquons ont pratiquement tous la particularité de vouloir investir dans leur pays et, à notre connaissance, il n’existe pas un seul homme d’affaires qui n’ambitionne de promouvoir un ou plusieurs projets précis en Algérie. Ils vous feront tous part de leurs déboires avec les administrations concernées (Foncier, fisc, douanes, banques, ministères et collectivité locales, conseil national de l’investissement etc.) qui les ont stoppés net dans leur élan en leur faisant parfois subir de lourdes pertes de temps et d’argent.

Ce sont tout ces obstacles dressés quotidiennement sur leurs parcours qui ont contraint bon nombre de détenteurs de capitaux à se rabattre sur l’acquisition de biens immobiliers en Algérie et à l’étranger ou sur l’achat de voitures et autres signes ostentatoires de richesses, qu’on leur reproche, bien souvent, injustement.

N.G

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