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Accord Iran-Inde-Afghanistan pour développer un port iranien sur l’océan indien

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L’Iran, l’Inde et l’Afghanistan ont signé lundi un accord pour développer le port iranien de Chabahar et en faire un hub sur l’océan Indien afin d’accroître leurs échanges commerciaux, une opportunité pour Téhéran après la levée des sanctions internationales. Cet accord, qui prévoit des investissements des trois pays, intervient alors que l’Iran cherche à développer tous azimuts ses échanges commerciaux, après la levée en janvier d’une grande partie des sanctions internationales en vertu de l’accord sur son programme nucléaire conclu avec les grandes puissances.

Téhéran veut ainsi conclure des accords avec les pays occidentaux mais aussi avec ceux d’Asie, en particulier avec l’Inde, dont il était le deuxième fournisseur de pétrole jusqu’en 2011/12, lorsque les sanctions avaient forcé New Delhi à réduire sa dépendance envers l’Iran.

Le Premier ministre indien Narendra Modi a rencontré à Téhéran le président iranien Hassan Rohani et le guide suprême l’ayatollah Ali Khamenei au cours d’une visite qui selon lui marquait « un nouveau chapitre dans notre partenariat stratégique ».  Il a annoncé que son pays allait ouvrir une ligne de crédit de 500 millions de dollars pour développer Chabahar, destiné à devenir un pôle de transit entre ces trois pays, et plus généralement avec l’Asie centrale.

« Aujourd’hui est un jour historique », a affirmé le président iranien Rohani dans une déclaration télévisée en présence de M. Modi et du président afghan Ashraf Ghani. « Nous voulons nous connecter au monde, mais les liens entre nous (trois) sont aussi une priorité », a déclaré M. Modi, arrivé dimanche à Téhéran.  Pour lui, il ne fait « aucun doute » que l’accord, couplé à la ligne de crédit de l’Inde de 500 millions de dollars, contribueront « au progrès économique et à la croissance de la région ».

Arrivé lundi à Téhéran, le président afghan a pour sa part affirmé que l’objectif de l’accord était de parvenir à « une coopération économique et culturelle globale » entre les trois pays.

Située à plus de 1.800 km au sud-est de Téhéran, la zone franche de Chabahar est l’un des plus grands projets de développement du sud de l’Iran. Son port, qui permet d’éviter le détroit d’Ormuz, voie commerciale essentielle du trafic international, est susceptible d’attirer les entreprises du Pakistan, situé à proximité, du Golfe, de la Chine et d’autres pays d’Asie ou d’Europe.

L’Inde veut concurrencer la Chine qui investit dans le port pakistanais de Gwadar à une centaine de km de Chabahar. Elle avait déjà approuvé en début d’année un projet de développement de 150 millions de dollars du port iranien.

L’accord n’est « pas seulement économique, il est politique et régional » aussi, a affirmé le président Rohani, soutenant toutefois qu’il n’était dirigé contre aucun pays et qu’il contribuait à « la paix et la stabilité de la région ». « D’autres pays peuvent également se joindre à ce partenariat dans l’avenir », a-t-il ajouté.

Les dirigeants iranien et indien ont assisté à la signature de 12 mémorandums d’entente, dont celui avec la banque indienne EXIM qui doit accorder à l’Iran la ligne de crédit de 500 millions de dollars pour le développement du port.

« Tenant compte de la situation énergétique en Iran, la présence d’importantes mines en Inde, et les ports stratégiques comme Chabahar, nous pouvons coopérer dans de nombreuses industries comme l’aluminium, l’acier et la pétrochimie », a affirmé le président Rohani.

L’implication de l’Inde dans le développement de Chabahar « peut faire de ce port un important symbole de coopération » entre les deux pays, a-t-il soutenu.

Au cours des 11 derniers mois, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays a atteint neuf milliards de dollars. L’Inde, dont l’Iran était le deuxième fournisseur de pétrole jusqu’en 2011/12, veut selon les médias iraniens doubler ses importations de pétrole iranien. « Outre le pétrole et le gaz, Chabahar, un des principaux points de liaison est-ouest et nord-sud (…) peut être une plateforme pour des coopérations profondes, durables et bénéfiques », a déclaré l’ayatollah Khameneï en recevant M. Modi dans la soirée.

L’ayatollah Khameneï a également rencontré le président Ghani à qui il a promis de mettre à disposition de l’Afghanistan toute l’aide, technique notamment, dont elle aurait besoin pour « récolter ses ressources naturelles ».

AFP

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