L’ancien ministre Abdelaziz Rahabi a estimé, ce dimanche 24 mars 2019, que le pouvoir cherche à affaiblir le mouvement populaire au lieu de répondre à ses revendications, consistant en le départ du système et un changement radical.
«Le pouvoir cherche à affaiblir le mouvement au lieu de répondre à ses revendications», a-t-il déclaré lors d’une conférence conjointe sur la situation actuelle en Algérie, tenue à Alger avec la spécialiste en droit constitutionnel Mme Fatiha Benabou.
Selon Rahabi «le président Bouteflika est convaincu qu’il n’avait pas besoin de l’opposition mais juste de l’armée et l’administration»
«Lakhdar Brahimi m’a demandé quelles sont les vraies énergies vives en Algérie, je lui ai répondu qu’on ne pouvait le savoir sans élections», a indiqué l’ancien ministre pour qui «la vraie représentativité politique ne peut se faire sans élections».
Toutefois, a-t-il ajouté «nous ne devons pas organiser d’élections sans donner du temps aux Algériens pour s’organiser», en ajoutant que «nous n’avons pas la culture de l’alliance, nous ne savons pas partager le pouvoir, cela doit changer».
Pour Rahabi la solution constitutionnelle est dépassée. «Je pense que nous avons dépassé la solution constitutionnelle, je ne suis pas d’accord avec Fatiha», a-t-il indiqué.
«Nous devons observer les anciennes expériences de chutes des régimes et de transition en Roumanie, Allemagne, Pologne, c’est une période sensible et difficile, et éviter que les forces radicales prennent le dessus», a-t-il souligné.
Sur la question de l’encadrement du mouvement populaire en marche contre le système depuis maintenant un mois, Rahabi dit ne pas croire en un encadrement de ce mouvement. «On ne peut l’encadrer politiquement», a-t-il estimé.
En outre, il a estimé que «les Algériens découvrent pour la première fois la présidence à vie».