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Ali Ghediri : « L’islamisme a été vaincu militairement et politiquement »

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« L’islamisme a été vaincu militairement et politiquement », a déclaré vendredi 22 mars, l’ancien candidat à l’élection présidentielle, Ali Ghediri, dans un entretien accordé à Sputnik.

Il a rappelé que « le pouvoir n’a eu de cesse d’agiter l’épouvantail islamiste pour dissuader les Algériens de descendre dans la rue, au prétexte que l’on pourrait repasser les mauvais moments connus dans les années 1990 ».

Il a souligné que « les islamistes ont compris qu’ils n’ont de place dans cette Algérie qu’en se conformant à l’ordre établi. C’est bien dans la démocratie qu’ils peuvent jouir de la liberté politique, sans pour autant chercher à imposer, par la violence, leur point de vue au reste de la population », ajoutant « c’est une question réglée. Nous l’avons fait dans la violence et dans le sang, mais nous l’avons réglée ».

M. Ghediri a indiqué que « le pouvoir a instrumentalisé à l’infini cette question. Aujourd’hui, nous sommes confrontés à une situation où toute la population algérienne est descendue dans la rue. Certains rapports de presse évaluent le nombre des manifestants à des millions et d’islamistes il n’y en a point! Cela ne veut pas dire que l’on doit baisser la garder ou que l’on ne doit pas rester vigilants ».

Risque de flux migratoires 

Interrogé sur les flux migratoires, M. Ghediri a rappelé que  « l’Algérie n’a pas été un grand fournisseur de migrants vers l’Europe dans les années 1990, c’est-à-dire, au pic de la violence et alors que le sang coulait. L’immigration ne s’est accentuée en atteignant des proportions inquiétantes que depuis que Bouteflika est là ».

Il a ajouté que « malgré l’aisance financière et toutes les conditions favorables dont disposait le pouvoir, les Algériens s’étaient mis à quitter le pays en masse sur des embarcations de fortune. Donc, la source de l’immigration, c’est la politique du pouvoir ».

Il estime que « depuis le début des manifestations, les flux migratoires ont drastiquement baissé. Il y a donc matière à relativiser les choses »

Abordant le départ imminent du président Bouteflika, M. Ghediri a répondu : « Je prie Dieu pour que la raison l’emporte sur les ambitions et l’entêtement! Si le pouvoir a en vue l’intérêt de l’Algérie, le mieux est qu’il parte, qu’il respecte les dispositions constitutionnelles, sans prolongation de mandat ».

Il a espère que le président « entende raison et qu’il parte dans les meilleurs délais, pour laisser les choses suivre leur cours dans la légalité. Au-delà du 28 avril, le mandat qui lui a conféré une certaine légitimité populaire ne sera plus de mise. En vertu de quoi continuera-t-il à se maintenir?».

L’ingérence des puissances étrangères 

Interrogé sur l’Ingérence des puissances étrangères, M. Ghediri a indiqué que « ce problème de l’ingérence est le leitmotiv du pouvoir algérien depuis la nuit des temps. Quand ça ne marche pas ici, c’est la main étrangère et c’est toujours l’opposition qui est pointée du doigt, que l’on accuse d’être le relais, le prolongement ou le supplétif des étrangers. Maintenant, c’est tout à fait le contraire qui se produit ».

Concernant le rôle de l’Armée, M. Ghediri a expliqué que « les Algériens ne demandent à l’Armée qu’à se limiter à son rôle constitutionnel et à se mêler de ses affaires.»

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