C’est un revers pour la Commission européenne. Selon l’AFP, qui cite des sources européennes, les 28 Etats membres ont rejeté mercredi la liste noire contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, proposée par Bruxelles, qui incluait notamment l’Arabie Saoudite.
Les ministres de l’Intérieur de l’UE devraient valider formellement ce rejet jeudi, lors d’une réunion dans la capitale belge, poursuit l’AFP.
Ce rejet n’est pas une surprise, dans un contexte de tensions diplomatiques et commerciales. La proposition de la Commission consistait à ajouter 7 nouveaux territoires à la liste des pays à « haut risque » pour un total de 23 pays. Outre Ryad, Bruxelles souhaitait ajouter le Panama et 4 territoires américains : les Samoa américaines, Guam, Porto Rico et les Îles Vierges américaines. Ils ne font pas partie du Groupe d’action financière international (Gafi), l’organisme chargé de coordonner les efforts mondiaux pour assainir le système financier international, présidé par les Etats-Unis.
Les pressions américaines et saoudiennes ont finalement eu raison des menaces, même si la liste européenne n’entraine pas de sanctions mais contraint les banques européennes à appliquer des contrôles renforcés sur les opérations financières avec des clients ou des établissements financiers dans ces pays. « Son impact est quasi nul.
Trois semaines après sa première publication [en décembre 2017], huit pays avaientt déjà été retirés. On est rapidement passé à neuf pays, puis huit, sept, et cinq aujourd’hui. Elle considère certains pays comme des paradis fiscaux, alors qu’ils n’ont que peu d’activités financières, et exclut des places financières notables » tance Eric Vernier, chercheur à l’IRIS et spécialiste du blanchiment et des paradis fiscaux, interrogé par BFM Business. Et de souligner : « L’évasion fiscale est en baisse dans les pays développés, mais en forte hausse dans les pays en voie de développement. On a simplement déplacé le problème. »
Afp