Les élections législatives en Tunisie auront lieu le 6 octobre prochain et la présidentielle le 10 novembre, a annoncé mercredi l’instance chargée d’organiser les élections, confirmant la tenue des scrutins dans les délais prévus.
Le deuxième tour pour la présidentielle sera organisé, s’il y a lieu, dans les deux semaines suivant l’annonce des résultats du premier tour, a précisé l’Instance supérieure indépendante des élections (Isie).
Cette deuxième série de scrutins nationaux depuis la chute de Zine el Abidine Ben Ali en 2011, sont prévus dans le même ordre que ceux de 2014, lorsque Béji Caïd Essebsi était devenu le premier président élu démocratiquement au suffrage universel.
Le président de l’Isie, Nabil Baffoun, a souligné que l’instance s’efforcerait de faire inscrire sur les listes électorales un maximum de Tunisiens : sur les 8,9 millions de membres du corps électoral, seulement 5,7 sont inscrits pour le moment. « Nous savons qu’une proportion élevée des non-inscrits sont des jeunes entre 18 et 23 ans, nous allons essayer d’utiliser plus davantage le numérique » et les médias sociaux pour les mobiliser, a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Plus de 3.000 agents doivent être déployés à travers le pays pour les inscriptions, ouvertes du 10 avril au 22 mai.
La Tunisie, seul pays à poursuivre sa démocratisation parmi ceux qui ont été touchés par les soulèvements du Printemps arabe, vit depuis plusieurs mois déjà au rythme d’une campagne électorale tendue.
Le président sortant, aujourd’hui âgé de 92 ans, et à la tête d’un parti décimé par des luttes de pouvoir, Nidaa Tounès, laisse planer le doute sur une éventuelle candidature.
Le Premier ministre, Youssef Chahed, ex-dauphin du président, rassemble ses troupes au sein d’un nouveau parti concurrent, Tahia Tounes, qui n’a pas encore annoncé qui serait son candidat pour la présidentielle.
La formation d’inspiration islamiste Ennahdha, qui s’en est la mieux tirée lors des municipales de 2018, apparaît comme la plus structurée pour les législatives. Mais elle n’a pas encore décidé si elle allait passer le pas de présenter son propre candidat à la présidentielle ou trouver un allié.
L’Isie a souligné qu’elle serait intraitable sur les irrégularités dans les financements des campagnes. « En cas de dépassement constaté en Tunisie ou à l’extérieur, nous n’hésiterons pas à faire éliminer des listes et des candidats », a souligné M. Baffoun.
La Cour constitutionnelle, dont le rôle est crucial en cas de litiges, n’est pas encore constituée, au grand dam de la société civile qui reproche aux députés de ne pas parvenir à se mettre d’accord.
Afp