Après la démonstration du peuple algérien vendredi 1er mars, en descendant dans la rue par centaines de milliers à travers le territoire national pour dire «NON» au cinquième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika et exprimer leur rejet du système. Les partis pro-pouvoir, en particulier ceux composant l’Alliance présidentielle, se sont tus dans un silence des plus frappants.
En effet, mis à part la sortie d’hier soir du ministre de l’intérieur Noureddine Bedoui qui s’est enquit de la situation des blessés parmi les manifestants et des policiers suite aux affrontements entre les deux parties à la fin des marches pacifiques à Alger, tout en saluant le pacifisme des citoyens et mettant en garde les casseurs. Aucun des partis pro-pouvoir (FLN, RND, MPA, TAJ) n’a commenté ou réagi les imposantes marches qui ont marqué tout le pays.
A cela s’ajoute, les mêmes formations politiques n’ont pas programmé d’activité politique pour ce weekend, comme ils avaient l’habitude de le faire, chaque fin de semaine, en organisant des meetings populaires à travers les wilayas pays.
La même chose est constatée du côté d’Abdelmalek Sellal, directeur de la campagne électorale du président Bouteflika. Aucune réaction de sa part sur les événements qu’a connu tout le pays durant la journée d’hier.
Aussi, ni le Gouvernement ni la présidence n’ont réagi aux manifestations monstres de vendredi. Selon le journal El Bilad qui cite des sources, la Présidence de la République devrait publier un communiqué dans les prochaines heures.
Pour rappel, le président du Mouvement Populaire Algérien (MPA), Amara Benyounes, qui s’est rendu jeudi dernier à Chlef où il a tenu un meeting de soutien au président Bouteflika, a été accueilli à son arrivée et après son départ, par une foule de manifestants contre le 5ème mandat.
Rappelons également que, le président Bouteflika se toujours à Genève en Suisse, où il est hospitalisé depuis le début de la semaine aux Hôpitaux Universitaires de Genève (HUG), alors que, le dernier délai pour le dépôt des dossiers de candidature auprès du Conseil Constitutionnel est fixé pour demain (dimanche) 3 mars à minuit. Et conformément à la loi, le dossier de candidature doit être déposé par le candidat lui-même.
Maintenant que le mur de la peur a été brisé et que la fièvre du rejet 5ème mandat et du systèm, a gagné tous les coins et recoins du pays, les citoyens n’hésitent pas à se mettre en face des dirigeants politiques pour manifester leurs mécontentement et exprimer leur idées.