Les médias publics continuent d’ignorer les manifestations contre le cinquième mandat du président sortant Abdelaziz Bouteflika, qui se déroulent à travers tout le territoire national.
En effet, après avoir opéré un black-out sur les grandioses marches de vendredi dernier, les médias publics (TV, journaux et radios) ont aussi ignoré les manifestations des étudiants algériens à travers les universités du pays qui se déroulent depuis la matinée de ce mardi 26 février 2019.
L’agence officielle «APS» qui, dans une première dans l’histoire de l’Algérie, a consacré une courte dépêche aux manifestations contre le cinquième mandat de vendredi dernier, elle aussi ignoré aujourd’hui les manifestations des étudiants.
Après cette absence de couverture des manifestations, les journalistes des radios publiques se sont révoltés contre leur hiérarchie.
Samedi dernier, la journaliste Meriem Abdou a annoncé sa démission de son poste de rédactrice en chef et membre d’encadrement de la Chaîne 3, pour protester contre ce black-out opéré sur les manifestations contre le cinquième tout en annonçant qu’elle continuera d’animer son émission «L’Histoire en marche». Un jour après, le dimanche, la direction de la radio lui a notifié l’arrêt de la diffusion de son émission.
Durant la même journée de dimanche, les journalistes des radios publiques se sont révoltés en interpellant leur hiérarchie dans un message intitulé «Journalistes étatiques ou de service public, quels journalistes sommes-nous ?», ils ont écrit : «Nous, signataires, journalistes opiniâtres de la radio nationale, Chaîne III, Chaîne II, Chaîne I, RAI, témoignons du non-respect de la neutralité dans le traitement de l’information au sein de nos rédactions»
Les chaînes privées couvrent les manifestations des étudiants
Contrairement aux médias publics, les chaînes privées ont couvert ce mardi les manifestations des étudiants contre le cinquième mandat à travers les universités du pays.
Vendredi dernier, ces mêmes chaînes de télévisions privées ont complètement zappé les manifestations contre la réélection de Bouteflika pour un 5ème mandat organisées à travers tout le territoire national.
