L’Algérie n’est ni au bord de l’implosion sociale et ni en faillite mais traverse une crise de gouvernance. C’est ce qu’estime le professeur Abderrahmamne Mebtoul, réagissant aux dernières manifestations qui ont gagné le pays contre le cinquième mandat du président de la République.
Selon lui, l’Algérie traverse une profonde mutation de la société loin des schémas périmés du passé.
« Le développement de Algérie implique la réforme du système politique et il est urgent d’adapter nos partis politiques algériens, pour la majorité liés à des intérêts de rente. Pas de développement pour l’Algérie sans vison stratégique de la transition à une économie hors hydrocarbures », estime-t-il.
Cependant, il soulève le fait qu’il faut rendre un grand hommage à notre jeunesse, la vitalité de toute société (qui a déclenché la guerre de libération nationale et permis l’indépendance politique , toujours les jeunes) où les partis politiques toutes tendances confondues n’ont joué aucun rôle pour la mobilisation du 22 février 2019 , malgré leurs déclarations inopportunes qui rentrent dans le cadre de la récupération et contrairement à certaines supputations, loin de l’islamisme radical.
cependant M.Mebtoul estime que« L’Algérie a besoin d’un changement dans la paix, la tolérance et la sécurité. Car la gestion autoritaire bureaucratique avec des menaces ou des slogans des années passées, ne portent plus avec l’ère d‘internet et des réseaux sociaux. D’où d’urgence face aux tensions géostratégiques et budgétaires afin de faire face tant à la transformation de la société algérienne que des nouvelles mutations mondiales, d’ une action vigoureuse de réorganisation et de redynamisation tant de nos forces de sécurité , de notre diplomatie , du monde partisan que de la société civile, comme intermédiation politique et sociale à travers des réseaux décentralisés comme facteur de mobilisation , notamment de la jeunesse, qu’il faut encourager et mobiliser pour le redressement de l’Algérie, en lui proposant « un cadre adéquat d’expression collective ».
Pour le professeur, il faut être objectif, dire la vérité, rien que la vérité, ni sinistrose, ni autosatisfaction.
Contrairement à certains esprits mal intentionnés, il relève que l’Algérie n’est pas en faillite et au bord de l’implosion, beaucoup de réalisations et beaucoup d’insuffisances, le redressement national supposant une autre gouvernance.
En résumé, face aux inévitables tensions budgétaires et les enjeux géostratégiques, le défi de l’Algérie 2019/2024/2030 doit reposer, selon MMebtoul, sur quatre axes : rassemblement, refondation de l’Etat, démocratisation et réformes économiques.
« L’ordre, par la protection des biens et personnes n’est aucunement antinomique avec le développement des libertés qui rassemble beaucoup plus qu’il divise. Pour le redressement de l’Algérie, en lui proposant un cadre adéquat d’expression collective, afin de faire face à la difficile conjoncture géostratégique et socio-économique qui attend l’Algérie entre 2019/2022/2025, posant l’ urgence du renouveau des partis politiques et de la société civile, comme intermédiation sociale », conclue-t-il.