Le Premier Ministre Ahmed Ouyahia s’est exprimé, ce lundi 25 février 2019, sur les manifestations contre le cinquième mandat du président Bouteflika qui se déroulent depuis vendredi dernier à travers le territoire national.
S’expriment à l’Assemblée populaire nationale, où il a présenté la déclaration de politique générale du Gouvernement, Ahmed Ouyahia a commenté les dernières marches contre le cinquième mandat. «Un nombre important de citoyens sont descendus dans la rue, particulièrement, le vendredi dernier, pour marcher dans plusieurs villes du pays. Nous rappelons ici que, la Constitution garantit aux citoyens le droit de manifester pacifiquement dans le cadre de la loi, et heureusement, ces marches étaient pacifiques», a-t-il reconnu.
«Mais en même temps, nous appelons tout le monde et particulièrement notre société, à la vigilance pour deux raisons : la première raison est que, ces appels (à manifester) viennent de sources inconnues, et jusqu’à maintenant, elles ont appelé à des marches pacifiques, et elles peuvent lancer demain des appels d’une autre nature. La deuxième raison qui nous laisse à appeler les citoyens à la vigilance, est la crainte de dérapages dangereux, et nous avons vu hier, un petit échantillon de la possibilité du dérapage, par l’appel aux élèves à participer à ces marches», a-t-il indiqué.
Par la même occasion, Ouyahia a tenu à saluer les forces de sécurité du pays pour leur mobilisation et leur professionnalisme dans la gestion de l’ordre public pacifiquement.
Evoquant les messages et les slogans scandés par les manifestants lors des marches contre le cinquième mandat, Ouyahia a répondu par deux commentaires. «Le premier commentaire est réservé à une partie de ces messages liés à l’élection présidentielle. Nous affirmons que cette élection se déroulera dans moins de deux mois. Et elle sera l’occasion pour notre peuple de faire son choix en toute liberté et souveraineté. Tout le monde a le droit de soutenir son candidat et de s’opposer à un autre. Mais tout doit se faire à travers l’urne, pacifiquement et avec civisme. Et Je crois que, l’Algérie après tout ce qu’elle a vécu comme douleurs et connu de réformes et développements, elle est arrivée aujourd’hui à choisir calmement, avec paix et tranquillité et de manière civilisée ici, à l’instar des autres pays», a-t-il expliqué.
Pour le deuxième commentaire, Ouyahia a indiqué qu’il s’adresse à une deuxième partie des «messages» scandés par les manifestants. Selon lui, ces messages appelaient au «changement».
Il a rappelé que «Le président de la République s’est engagé, s’il est réélu, à organiser une conférence nationale de consensus sans précédent dans l’histoire de l’Algérie. Une conférence ouverte à tous et où tous les sujets pourront être débattus, à l’exception des constantes nationales et le caractère républicain de l’Etat. Ce sera une porte ouverte à tous, politiques, organisations sociales ou économiques ainsi que les représentants des jeunes pour apporter leurs propositions de changement, même un changement radical de la Constitution».
«Certains aux postes de Responsables et d’autres simples citoyens, nous sommes tous les enfants d’un même peuple. On peut être d’accord ou diverger, mais nous sommes tous des enfants de l’Algérie. L’Algérie a souffert, elle a connu les larmes et la tragédie. Tout le peuple a le droit de vivre dans la paix et la stabilité (…)», a-t-il indiqué.
«La loi garantit le droit de manifester pacifiquement, et j’espère que ces marches continueront à se faire pacifiquement et que la démocratie algérienne en sortira victorieuse», a-t-il conclu.