L’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait recourir à une nouvelle réduction de sa production de brut lors de sa prochaine réunion ministérielle, prévue en avril prochain à Vienne, afin de soutenir les prix, a indiqué mardi à Alger le ministre de l’Energie, Mustapha Guitouni.
« Depuis notre dernière décision de décembre 2018, les prix se stabilisent. Ils se situent dans une fourchette allant entre 60 et 64 dollars le baril. L’OPEP est souveraine, et pourrait décider d’une nouvelle coupe dans sa production », a déclaré M. Guitouni à la presse en marge d’une réunion de la Commission africaine de l’énergie nucléaire (AFCONE).
Toutefois, a-t-il ajouté, une telle décision est tributaire des résultats de l’analyse du marché pétrolier au premier trimestre 2019.
« Pour l’instant, rien n’est décidé. Tout sera revu avec des commissions de chaque pays qui sont en train de travailler actuellement sur le comportement du marché, sur les besoins et sur le développement des industries qui connaissent un certain ralentissement », a-t-il expliqué.
Le Comité ministériel conjoint de suivi de l’accord OPEP/non-OPEP (JMMC) tiendra sa 13ème réunion le 18 mars prochain à Bakou (Azerbaïdjan).
Interrogé sur certaines analyses faisant état de « divergences » entre l’OPEP et ses partenaires producteurs de pétrole, le ministre a affirmé que les pays qui font partie de l’accord de Vienne continuent à collaborer en toute « cohésion »: « L’OPEP va très bien, la coopération OPEP/non-OPEP va très bien. Il y a une cohésion totale, et les points de vue convergent quand il s’agit de la stabilité des marchés », a-t-il soutenu.
Pour rappel, en décembre dernier, l’OPEP avait convenu avec des pays producteurs non-OPEP, la Russie à leur tête, d’une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l’OPEP et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-OPEP.
Cet accord est intervenu suite à l’engagement des 15 pays membres de l’OPEP à baisser leur production à hauteur de 3%, contre 2,2% par les 10 pays partenaires, sachant que l’Iran, le Venezuela et la Libye n’en sont pas concernés en raison des difficultés enregistrées dans la production de leurs quotas respectifs habituels.