Plusieurs universités françaises ont exprimé leur refus d’augmenter fortement les frais d’inscription pour les étudiants non-européens comme l’a annoncé le Gouvernement français.
En effet, cette annonce d’augmentation des frais d’inscription pour les étudiants extra-européens, qui ne cesse de susciter une vive polémique au sein du monde universitaire de l’Hexagone, ne sera pas appliquée dans les universités de Clermont Auvergne, Aix-Marseille et Lyon 2, selon le journal français «Le Figaro».
Selon la même source, ces universités ont invoqué un décret de 2013 qui permettra à chaque université de décider de l’application ou non de cette mesure. Ce décret stipule que, «après application de critères généraux fixés par le conseil d’administration», chaque établissement a le droit d’exonérer de frais d’inscriptions certains de ses étudiants, dans la limite de 10 % du total des élèves inscrits à l’université, a précisé la même source.
«Nos communautés étudiantes et enseignantes se sont fortement émues de cette hausse des frais d’inscription à l’université. Nous avons donc voté à l’unanimité des membres du conseil d’administration un texte qui refuse une telle augmentation pour l’année 2019-2020», a expliqué l’université Aix-Marseille, a rapporté par le même média.
«Aix-Marseille Université considère que la question de l’évolution du montant des droits d’inscription des étudiants internationaux extra-communautaires nécessite une large concertation», et que «celle-ci n’ayant pas eu lieu, «il apparaît aujourd’hui que les conditions de mise en œuvre de ce nouveau dispositif ne sont pas réunies», a précisé la même Université citée toujours par Le Figaro.
De son côté, le président de l’université Clermont-Ferrand, Mathias Bernard reconnaît a indiqué que «Nous changerons peut-être d’avis l’an prochain, mais là, c’est précipité, on n’a même pas été consultés, explique-t-il. La mise en œuvre d’une telle mesure doit se faire en analysant les impacts selon les différentes formations, et l’origine des étudiants».
L’Université de Lyon a expliqué mardi dans un communiqué qu’une telle mesure «remet en cause le principe d’une université française ouverte à tous ainsi que la stratégie internationale de la France en matière d’accueil des étudiants étrangers».
Pour rappel, alors qu’une licence est comptabilisé aujourd’hui à 170 euros par an, un master 243 euros et un doctorat à 380 euros, le gouvernement français a annoncé, en novembre dernier, de porter ces frais d’inscriptions dès la rentrée universitaire 2019/2020 à respectivement 2 770 euros pour la première et 3 770 euros pour les deux autres. Toutefois, cette mesure ne s’appliquera qu’aux nouveaux inscrits. Les étudiants déjà inscrits ne sont pas concernés par ces hausses.
Le gouvernement français avait justifié cette mesure par sa volonté d’«améliorer l’accueil des étudiants étrangers en France», mais «la plupart des acteurs du monde universitaire regrettent de n’avoir pas été concertés sur la question», a ajouté Le Figaro.