Le ministre de l’Industrie et des Mines, Youcef Yousfi, a affirmé mercredi à Alger que son secteur œuvrait à occuper une place stratégique dans la chaîne d’approvisionnement et d’équipement de plusieurs secteurs économiques, et ce dans le cadre de la stratégie nationale visant à limiter les importations.
Présentant un exposé sur la situation de son secteur devant la commission économique, de développement, de l’industrie, du commerce et de la planification à l’Assemblée populaire nationale (APN), le ministre a précisé que son « secteur est déterminé à poursuivre un rythme de croissance stable comme option stratégique pour concrétiser les objectifs tracés », et « d’œuvrer à l’approvisionnement et à l’équipement des autres secteurs à l’instar de l’agriculture, de l’hydraulique, du bâtiment et des transports en vue de contribuer à la réduction des importations ».
A cet effet, il a été procédé « à la mise en place d’un cadre juridique pour attirer les investissements nationaux et étrangers, et créer un climat d’affaire propice susceptible de drainer des investissements dans différents secteurs », poursuit M. Yousfi.
Le volume des investissements enregistrés auprès de l’Agence nationale de développement de l’investissement (ANDI) a atteint durant les neuf premiers mois de 2018 un montant de 1.250 milliards de dinars dont 765 milliards de dinars dans le secteur de l’industrie contre près de 2.000 milliards de dinars dont 1.100 milliards de dinars en 2017.
Des investissements de plus de 6.200 milliards de dinars ont été enregistrés durant la période allant de 2002 à 2007 dont 4.200 milliards de dinars investis dans le secteur de l’industrie avec près de 8.000 projets industriels.
Par ailleurs, la branche agroalimentaire a réussi à répondre aux besoins du pays et à enregistrer des exportations dépassant les 260 millions USD en 2017.
Selon le ministre, la branche des matériaux de construction a connu un progrès ressenti, permettant d’enregistrer des exportations d’un montant de 36,5 millions USD en 2017, et permettant également au pays de passer de la qualité d’importateur (6 millions de tonnes de ciment importés en 2015) à celle d’exportateur à compter de 2017 avec la contribution de plusieurs opérateurs publics et privés.
Le secteur du textile a connu la relance de la plus grande usine de textile en Afrique, en l’occurrence le complexe industriel de textile « Tayal » (Relizane), qui procèdera à la fabrication de 30 millions de vêtements par an dont 60% destinés à l’exportation.
S’agissant de l’industrie du cuir, le secteur a affiché un intérêt pour la valorisation du cuir, et qui avait procédé en août dernier au lancement d’une campagne de collecte des peaux des moutons sacrifiés ayant été couronnée par la collecte de plus de 900.000 peaux et 500 tonnes de laine. Cette opération permettra à l’Algérie, après sa généralisation en 2019, de devenir un pays exportateur de cuir.
Pour rappel, les exportations de textile et de cuir ont atteint un montant de 18,3 millions USD en 2017.
Par ailleurs, la valeur des exportations des produits électroniques a atteint un montant de 55,5 millions USD en 2017, une branche qui a réalisé, selon le ministre, « un progrès considérable avec un taux d’intégration élevés dans les secteurs public et privé ».
En revanche, le ministre a souligné « un retard » accusé par quelques branches notamment l’industrie chimique, et ce en dépit des moyens importants qui ont été mobilisés pour leur développement.
Afin de rattraper ce retard, M. Yousfi a fait savoir que le secteur s’attèle à nouer des partenariats avec les sociétés étrangères devant soutenir l’opération de développement des industries chimiques. Il sera question, tout d’abord, de se focaliser sur l’industrialisation des produits nécessaires pour les industries mécaniques et textiles.