La Sonatrach est l’entreprise la mieux placée pour gérer le genre de projet tels que celui de l’exploitation et la transformation du phosphate pour produire des engrais, dans la wilaya de Tébessa, a estimé ce mardi 27 novembre à Alger, le PDG de Sonatrach Abdelmoumen Ould Kaddour.
En réponse à une question d’un journaliste sur les risques que comporte le sortie de Sonatrach dans son métier de base qui est l’amont pétrolier et gazier, Ould Kaddour a indiqué «Oui et NON», lors d’une conférence de presse tenue en marge de la signature d’un contrat gazier de 600 millions de Dollars avec la société britannique Petrofac.
Et de poursuivre «Oui, dans le sens où on sort un peu de notre métier de base, mais, il faut savoir que, le complexe (de phosphate) va consommer beaucoup de gaz, donc, on va produire de l’ammoniac, des acides sulfuriques et phosphoriques qui sont dans notre métier de base. Et le traitement des minerais c’est un peu en dehors de notre métier de base».
«Oui, pour la simple raison que, nous ne pensons pas qu’il y est une entreprise nationale qui puisse gérer un projet aussi complexe. Lors de mon intervention hier (lundi NDLR), j’ai insisté sur le fait que, ce genre de projet n’est pas le genre de projet d’une personne, d’une institution ou d’une entreprise, mais, c’est un projet de tout le monde et de toute l’Algérie, et c’est là où on peut réussir où on peut échouer. Si on arrive à fédérer tout ce monde-là (wilayas, ministères, entreprises locales, partenaires étrangers, à ce moment-là on réussira le projet».
Il a ajouté que «l’unique entreprise qui a les capacités de le faire c’est Sonatrach, et c’est pour cela que le Gouvernement a décidé de le confier à Sonatrach. Donc quelque part, on est l’entreprise la mieux placée pour pouvoir ce gérer ce genre de projet».
«En fait, si on réfléchit au problème, cela fait des années qu’on essaie de démarrer ce projet. Nous, on nous a assigné ce projet il y a un an, donc c’est déjà un énorme progrès d’avoir signé l’accord hier (lundi), et nous sommes certains que nous réaliserons le projet dans les délais», a affirmé le PDG de Sonatrach, en précisant que, réaliser ce projet dans les délais, c’est 1.5 à 2 milliards de Dollars de gains, en plus de ce qui sera vendu localement en matière d’engrais. Ce qui veut dire selon lui, la réduction des importations d’engrais. «Actuellement on importe une grande partie des engrais destinés au secteur de l’agriculture qui est un secteur prioritaire à développer dans notre pays», a-t-il expliqué.
«Il n’y a pas de projets sans risques, il y a zéro projets sans risques», a souligné Ould Kaddour en réponse à une question sur les risques de contracter avec le chinois CITIC, notamment, avec l’expérience connue avec ce dernier dans la réalisation de l’autoroute Est-Ouest. «Quand on a un manger de projet qui connait bien comment le gérer, et quand on a une équipe de projet qui suit, à ce moment-là, le risque on le diminue, et le supprimer ça n’existe pas», a précisé Ould Kaddour. «Le fait d’avoir autant d’intervenants dans le projet, c’est autant de risques que nous avons dans le projet», a-t-il ajouté, en ajoutant que «le rôle de Sonatrach c’est de minimiser ces risques, et nous avons les capacités de le faire. Ça nous ne inquiète pas du tout, et on le réussira (le projet) comme il le faut.», a-t-il affirmé.
A noter que, le projet en question est d’un investissement total de 6 milliards de Dollars, dont l’accord de partenariat pour la création de la joint-venture entre Sonatrach et le chinois CITIC a été signé hier (lundi) à Bir El Ater (wilaya de Tébessa), en présence du premier ministre Ahmed Ouyahia. Le projet devra toucher quatre wilayas (Tébessa, Souk Ahras, Skikda et Annaba), et fera passer la production algérienne de phosphate de moins d’un million de tonnes/an à plus de 10 millions de tonnes/an. Il générera 3000 emplois directs une fois entrée en production et 14 000 emplois directs en phase de réalisation.
En outre, à la question des nombreux contrats signés par Sonatrach ces derniers mois, Ould Kaddour a expliqué qu’ils visent à augmenter les capacités de production. «Ce n’est pas une accélération, c’est juste le résultat d’une année de travail. Comme vous le savez, ça fait une année que je suis à la tête de Sonatrach, et depuis ce temps, on essaie de faire bouger les choses. On a fait la stratégie SH2030, on a tracé les grandes lignes de ce que nous voulons faire, maintenant on est en train de travailler sur la transformation SH2030».
Selon lui, l’inauguration dimanche de la centrale photovoltaïque de 10 MW à Hassi Messaoud est une preuve que Sonatrach est en train d’appliquer la stratégie SH2030.