Les cours du pétrole ont terminé en ordre dispersé vendredi, n’empêchant toutefois pas une sixième chute hebdomadaire de suite, dans un marché inquiet de l’abondance de l’offre.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a fini à 66,76 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 14 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour le contrat de décembre a fini inchangé à 56,46 dollars. »Il y a trop de pétrole sur le marché mondial pour pouvoir supporter les récents niveaux de prix« , a réagi James Williams de WTRG.
Depuis le début du mois d’octobre, les cours du Brent et du WT ont ainsi respectivement plongé de 22,6% et 26%.
Le sentiment d’une offre trop abondante a été alimenté cette semaine par l’annonce de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) d’une hausse de sa production en octobre à 32,9 millions de barils par jour, particulièrement du fait de l’Arabie saoudite et des Émirats Arabes Unis.
Poussés par une production à des records, l’Agence américaine d’information sur l’Énergie (EIA) a fait part quant à elle jeudi de stocks hebdomadaires de brut américain à nouveau en hausse, portant la progression des réserves du pays sur les huit dernières semaines à 48 millions de barils.
Les stocks américains retrouvent ainsi les niveaux de la fin 2017. « Les États-Unis vont probablement finir l’année avec une production réelle plus élevée que les capacités de production de l’Arabie saoudite, qui n’ont jamais été testées » puisque le Royaume ménage ses extractions pour maintenir un niveau de prix convenable pour son budget, a estimé Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.
Pour tenter de rééquilibrer le marché et éviter que la glissade des prix se poursuive, Ryad a d’ores et déjà annoncé une réduction de sa production de 500.000 barils par jour et a appelé à réduire la production mondiale d’un million de barils par jour.
Dans le même temps, les craintes se multiplient du côté des débouchés du pétrole, au moment où l’OPEP s’inquiète d’une demande mondiale plus faible qu’anticipé. « Les yeux sont braqués sur les ralentissements économiques en Chine et plus généralement en Asie« , a expliqué M. Williams, ajoutant que toute nouvelle négative concernant l’économie chinoise a des répercussions sur les cours du brut.
Afp