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Révision de l’accord d’association avec l’UE Objectif, augmentation des IDE en Algérie

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L’Algérie vise, à travers la révision de l’Accord d’association avec l’Union européenne (UE), une augmentation des investissements européens dans le pays et une hausse de ses exportations vers cette région, a indiqué à l’APS un haut responsable auprès du ministère du Commerce.

« Le constat, présenté par l’Algérie lors d’une réunion bilatérale avec l’UE, tenue en mars dernier à Bruxelles, a été partagé par la partie européenne qui a affirmé sa disposition à apporter les correctifs à cet accord », souligne le directeur du suivi des accords commerciaux régionaux auprès du ministère du Commerce, Saïd Djellab.

« Les deux parties se sont entendues à travailler ensemble, à faire une évaluation en commun et voir tous les correctifs à apporter à l’accord », précise-t-il.

Cet accord doit répondre aux objectifs d’augmenter les investissements directs européens en Algérie et de promouvoir les exportations algériennes vers le marché européen « afin d’atténuer le déséquilibre structurel » des échanges entre l’Algérie et l’UE, avance M. Djellab.

« Nous voulons avoir plus d’investissements européens qui constitueront, pour nous, un moyen de transfert technologique et un vecteur de promotion des exportations vers le marché européen », insiste le même responsable qui est également le directeur général du commerce extérieur auprès du ministère du Commerce.

Dans cette réévaluation, poursuit-il, « nous allons discuter de tous les aspects pour arriver à un accord gagnant-gagnant ».

L’Algérie et l’UE examineront les mesures et propositions de révision de leur accord d’association avant la fin de l’année en cours.

Après la première réunion formelle tenue en mars dernier à Bruxelles, une deuxième devrait être organisée en mai prochain alors que la troisième, qui sera consacrée à la présentation des mesures et propositions de révision de l’accord, aura lieu en juillet ou septembre prochain.

Les détails du constat de l’Algérie sur l’Accord d’association=

Lors du premier round formel de réévaluation de mars dernier, plusieurs motifs appuyant la décision algérienne de révision de l’Accord, entré en vigueur en 2005, ont été présentés à la partie européenne.

« Depuis la mise en oeuvre de l’Accord d’association, il est constaté que l’accord n’a pas eu l’effet escompté pour la promotion des exportations hors hydrocarbures et la relance des IDE, qui constituent pour l’Algérie deux objectifs motivant la conclusion de tout accord de libre-échange », lit-on dans le document présenté par la partie algérienne à la Commission européenne.

Les facteurs à l’origine de ce constat sont multiples: ils sont à la fois endogènes et exogènes, note le document dont une copie a été obtenue par l’APS.

Nonobstant les facteurs internes liés à l’offre, la partie algérienne considère que des facteurs externes « découragent » et, parfois, « freinent » les exportations algériennes vers cette zone.

Parmi les facteurs externes cités, « les conditions techniques et réglementaires de plus en plus exigeantes et difficilement maîtrisables par les opérateurs économiques algériens pour accéder au marché européen ».

Il s’agit également du manque d’investissements européens tournés vers l’exportation à destination du marché européen ou de proximité, note le document qui évoque aussi « l’érosion des préférences accordées par l’UE à l’Algérie dans le cadre des accords de libre-échange conclus par l’UE et « l’absence de connexion entre les PME algériennes et européennes pour favoriser les exportations (intégration dans la chaîne des valeurs mondiales). »

De 2005 à 2015, les pays de l’UE ont exporté vers l’Algérie plus de 220 milliards de dollars alors que les exportations algériennes hors hydrocarbures n’ont pas atteint les 14 milliards de dollars.

En 2014, le niveau des importations en provenance de l’UE est passé à près de 30 milliards de dollars contre un niveau moyen annuel de 9 milliards de dollars avant l’entrée en vigueur de cet accord (entre 2002 et 2004).

Les importations en provenance de cette zone sont constituées essentiellement des intrants, des équipements et de produits industriels finis à hauteur de 80 à 85% en moyenne annuelle, suivis des produits alimentaires avec une part variant entre 15 et 20%, précise aussi le document présenté lors de la dernière réunion bilatérale à Bruxelles.

Concernant les exportations algériennes hors-hydrocarbures vers l’UE, elles sont passées de 500 millions de dollars (avant la mise en oeuvre de l’accord) à seulement 1,5 milliard de dollars en 2015 avec une diminution sensible de 31% par rapport à 2014 (2,3 milliards de dollars).

Ces exportations sont constituées essentiellement des produits dérivés des mines et de l’énergie, tandis que les produits agricoles, les produits agro-industriels et les produits de pêche ne dépassent pas les 8% des exportations hors hydrocarbures vers l’UE.

Quant aux produits industriels manufacturés, ils sont quasiment absents.         Ainsi, le document indique que plusieurs faits majeurs avaient marqué les échanges commerciaux de l’Algérie avec l’UE après 10 ans de mise en oeuvre de l’Accord d’association.

Durant cette période, note-t-il, l’UE a consolidé sa part du marché dans les importations algériennes, soit 50,6% en moyenne annuelle, et ce, malgré la concurrence ardue des produits asiatiques et certains produits de la Grande zone arabe de libre échanges (Gzale).

« Cette consolidation est due essentiellement à la préférence tarifaire dont bénéficie l’UE par rapport au reste du monde (pays arabes non compris) », note le rapport.

De surcroît, il a été observé « un attrait timide des IDE européens, notamment ceux orientés vers l’exportation dans les branches industrielles et filières agroalimentaires ».

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