Les cours du pétrole ont terminé en hausse vendredi et sur la semaine, les investisseurs s’inquiétant toujours des conséquences des sanctions iraniennes sur le marché mondial de l’or noir.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en octobre a gagné 1,09 dollar par rapport à sa clôture de la veille pour terminer à 75,82 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE). Il enregistre une progression de 5% par rapport à vendredi dernier, sa première hausse hebdomadaire en un mois.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTIWTI Le West Texas Intermediate (WTI), aussi appelé Texas Light Sweet, est une variation de pétrole brut faisant office de standard dans la fixation du cours du brut et comme matière première pour les contrats à terme du pétrole auprès du Nymex (New York Mercantile Exchange), la bourse spécialisée dans l’énergie.) pour la même échéance s’est apprécié de 89 cents pour clôturer à 68,72 dollars. Sur la semaine il a aussi pris plus de 5%, ce qui représente sa première hausse hebdomadaire en deux mois.
Après avoir marqué jeudi une pause qui a mis fin à cinq séances consécutives de progression, les cours sont repartis à la hausse vendredi, soutenus en grande partie « par une offre qui reste limitée et le probable repli à moyen terme des exportations iraniennes », ont avancé les analystes de Schneider Electric.
L’annonce mercredi d’un recul bien plus important que prévu des réserves d’or noir aux États-Unis a particulièrement fait bondir les prix du pétrole. En cours de séance vendredi, le relevé hebdomadaire de la société Baker Hugues a fait état d’une nette baisse du nombre de puits de forage en activité dans le pays (-9 unités à 860 puits), signe d’une moindre production à venir.
Les mesures prises par Washington dans le cadre de la sortie des États-Unis de l’accord sur le nucléaire iranien empêcheront par ailleurs début novembre les importateurs de pétrole de se fournir auprès de Téhéran. Alors que les acheteurs se préparent à l’entrée en vigueur de ces sanctions, les exportations iraniennes reculent déjà.
« L’Iran est le troisième plus grand producteur de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole), et sa production pourrait reculer d’entre 1 million et 2,5 millions de barils par jour », a rappelé Artjom Hatsaturjants, analyste chez Accendo Markets.
La semaine prochaine, certains membres de l’OPEP ainsi que des représentants de leurs partenaires, qui contrôlent leurs extractions depuis début 2017 pour éviter un surplus de l’offre, se réuniront. Le ministre iranien de l’Energie sera convié à cette réunion, alors que Téhéran accuse ses partenaires saoudiens et russes de les pénaliser en augmentant leurs productions respectives.
Vendredi, en plus de ces éléments fondamentaux pour le marché de l’énergie, « le pétrole a reçu un coup de fouet du marché des changes » avec la baisse du dollar, a commenté Stephen Brennock, analyste chez PVM. L’affaiblissement du billet vert tend en effet à rendre moins chers les achats de barils vendus dans la monnaie américaine pour les investisseurs munis d’autres devises.
Les investisseurs restent par ailleurs très sensibles à toute évolution dans les négociations entre les États-Unis et la Chine. « J’ai parfois tendance à penser que les marchés réagissent trop aux gros titres mais sur ce sujet, les implications pour l’économie mondiale et donc sur la demande en énergie sont tellement importantes », a souligné Kyle Cooper d’IAF Advisors. « Toute parole, tout geste, dans le sens d’un apaisement ou d’un durcissement des négociations, peut faire bouger considérablement les cours. »