Suite aux divergences de déclaration entre le Premier ministre Ahmed Ouyahia et le ministre des finances concernant la future politique des subventions, ce dernier a apporté ce dimanche des clarifications, en soulignant que « s’il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien actuels, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et indiscriminée ».
Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouya, qui était l’invité de la rédaction de la Chaine 3 de la radio Algérienne, avait révélé, «l’importance que les pouvoirs publics accordent à la préservation du pouvoir d’achat des catégories sociales les plus défavorisées et, dans cet ordre d’idées, les efforts que l’Etat consent chaque année, dans ce cadre, sur le plan budgétaire ».
Ainsi, le soutien de l’Etat aux ménages et à l’économie a représenté, sur la période 2012-2016, une part de plus en plus élevée avoisinant 27% du PIB en moyenne. «L’analyse de la structure des subventions, à partir des résultats de l’Enquête-consommation effectuée, a montré que les subventions profitent plus aux catégories les plus nanties qu’aux catégories de bas revenus », souligne le ministère.
Dès lors, «ce mécanisme généralisé de subventions, outre son coût excessif pour la collectivité, ne répond plus aux objectifs de réduction des inégalités et de protection des populations les plus vulnérables », fait-il valoir.
Compte tenu de ce constat, «le besoin de réformer le système de soutien des prix s’impose comme un impératif économique », avance le ministère. Toutefois, explicite-t-il, « s’il y a nécessité de revoir les dispositifs de soutien systématique en vigueur, la révision ne sera pas précipitée et ne sera pas appliquée de manière systématique et indiscriminée ». Dans tous les cas, poursuit le ministère des Finances, « aucune mesure ne sera mise en œuvre sans étude préalable et sans une large concertation».
En effet, l’objectif demeure « la protection des catégories sociales les plus nécessiteuses en explorant toutes les options qui permettent d’opérer des transferts ciblés au profit des ménages les plus vulnérables ».
Dans ce sens, le ministère fait savoir que le soutien des produits énergétiques (électricité, gaz, carburants…) « absorbe 60% des ressources consacrées par les pouvoirs publics aux subventions qui ne passent pas par le budget de l’Etat, alors même que ce sont les catégories les plus favorisées qui en profitent le plus ». C’est pourquoi, souligne-t-il, «une révision éventuelle des prix concernerait d’abord ces produits (énergétiques) avec le souci constant de préserver le pouvoir d’achat des couches les plus démunies».