Le Gouvernement à sa tête le Premier Ministre Ahmed Ouyahia, semble créer de nouveau la polémique. Et cette fois, autour d’un projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2018 en cours, qui a été révélée dans la presse nationale avec des détails précis, notamment, les nouvelles taxes imposées sur les documents officiels biométriques, confirmés par le département d’Ouyahia, mais, qui s’avère apparemment qu’au stade «des discussions et des débats», selon le Ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui.
De ce fait, entre les révélations de la presse nationale, les affirmations du Premier Ministère et le démenti du Ministre de l’Intérieur, que doit-on comprendre ?
Les mesures et les chiffres contenus dans le document du PLFC révélé dans la presse
En effet, après des fuites du document du PLFC, dont le contenu a été largement rapporté et commenté dans les différents médias il y a quelques semaines, faisant état de nouvelles mesures, notamment, les documents officiels biométriques (passeport, carte d’identité et le permis de conduire) qui seront fortement taxés.
Le PLFC prévoit également, l’institution d’un droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) applicable aux marchandises importées, avec un taux variant entre 30% et 200% sur les produits de luxe importés.
Aussi, à la lecture des chiffres contenus dans le document du PLFC, le Gouvernement se dirigerait encore une fois vers la création de plus de monnaie dans le cadre de son financement non conventionnel (planche à billet), enclenché à la fin de l’année 2017 écoulée. Dans ce sens, selon le PLFC, le Gouvernement a exprimé des besoins de 2359.2 milliards DA, soit 547 mds DA de plus pour prendre en charge une partie du déficit du Trésor et la ouverture des dépenses pour le deuxième semestre de l’année en cours. A noter qu’au début de l’opération de la planche à billet, le Gouvernement a estimé les besoins en monnaie à créer à 1812 mds DA pour couvrir le déficit du Trésor en 2018.
Le Gouvernement, contrairement, aux prévisions du début de l’année, portant sur le taux de croissance économique, a abaissé ce dernier dans le PLFC à 1.7% au lieu des 4% prévues.
Dans son PLFC, le Gouvernement prévoit, également, l’augmentation du déficit du Trésor, qui passera à 2896.5 mds DA (25 mds USD), contre 1963.5 mds DA (17 mds USD) prévus initialement, soit une hausse de 933 mds DA. Cette accentuation du déficit sera portée, par plusieurs paramètres, notamment, une hausse prévue des dépenses estimées à 8627.8 mds DA, mais, également, la baisse de la fiscalité pétrolière de 2776.2 mds DA à 2006.5 mds DA, soit -6.2%, due essentiellement, à la baisse des quantités d’hydrocarbures exportées, et non pas au prix du baril qui tourne actuellement entre 75 et 80 Dollars. Des données qui ont faussé les calculs du Gouvernement.
Les mesures contenues dans le PLFC confirmées par le Premier Ministère
Après avoir affirmé l’existence d’un projet de loi de finances complémentaires, à l’occasion de l’inauguration de la foire internationale d’Alger en avril dernier. Le Premier Ministre a confirmé jeudi dernier, les détails du PLFC 2018 révélés dans la presse, qualifiant tout ce qui a été rapporté jusqu’à lors de «spéculations distillées autour du PLFC», en affirmant que le projet de loi n’est pas encore examiné par le Conseil des Ministres.
Toutefois, la seule infirmation qu’a apporté le département d’Ouyahia via des communiqués, publiés sur le site du Premier Ministère, c’est bien le montant alloué aux budgets de fonctionnement et d’équipement qui restent inchangé».
Par ailleurs, toutes les autres mesures, notamment, la sur-taxation des documents officiels biométriques, prouvant la véracité des informations rapportées par la presse.
Les nouvelles taxes affolent les réseaux sociaux
Ces mesures ont été justifiées par le Premier Ministère en expliquant que «Les nouveaux tarifs appliqués aux documents électroniques reflètent leur coût».Mais, la justification faite par le Premier ministre de ces taxes n’a convaincu personne.
Sur les réseaux sociaux les citoyens ont largement partagé et commenté ces nouvelles taxes qui leur seront imposées, en les qualifiant d’ «injustifiées», «insensées», «indécentes» voire même de «honteuses».Les commentaires et les post sur Facebook sont très nombreux. Ils expriment tous le rejet de ces taxes par les Algériens.
Bedoui contredit tout le monde au sujet du PLFC
Face à tout ce qui a été dit jusqu’à jeudi dernier, le Ministre de l’Intérieur Noureddine Bedoui avec un discours rassurant, s’est exprimé hier (samedi) 26 mai, au sujet du PLFC. Selon lui, l PLFC «fait actuellement objet de discussions et de débats», et qu’«il n’y a pas encore de nouvelles taxes» sur les documents officiels biométriques, du moment que, selon Bedoui «il est où le PLFC ? L’avez-vous vu ?», s’est-il interrogé, en réponse à une question d’une journaliste.
Toutefois, même si le Ministre de l’Intérieur semble contredire les affirmations de son Premier Ministre, il n’en demeure pas moins que, dans son discours, Bedoui a lancé «Si nous voulons de la numérisation, de la modernité et le développement, tout cela à un prix», tout donnant des exemples sur le coût des documents biométriques dans d’autres pays. Ce qui envisage que ces mesures seront bel et bien appliquées, mais, une fois le PLFC soit examiné par le Conseil des Ministres.