Le ministre des Finances, Abderrahmane Raouia, en déplacement en Corée du Sud (Busan), pour participer aux assemblées annuelles de la Banque africaine de développement (BAD), a déclaré que « l’Algérie devrait être un peu plus offensive dans sa démarche vers les marchés africains pour permettre à nos entreprises d’être plus présentes sur le continent, où elles ont un rôle important à jouer dans le cadre de la démarche industrialisante de l’Afrique», cité ce jeudi par le quotidien El Watan.
Selon le ministre, les efforts de l’Algérie dans ce domaine sont à relever : les échanges sont en nette progression, mais ils gagneraient à être intensifiés pour une véritable intégration africaine et des échanges plus soutenus avec les voisins du sud du continent, «d’autant plus que l’Algérie axe son action actuellement sur les projets qui permettent de booster les exportations hors hydrocarbures du pays», précise la même source.
Evoquant les avantages dont pourrait bénéficier l’Algérie à travers les programmes de la BAD, M. Raouia a indiqué que la BAD n’intervient en Algérie que «sur différentes prestations de service comme sur les sites d’expertise», selon le même média.
S’exprimant sur le programme de l’institution pour industrialiser l’Afrique, le ministre explique que «notre pays peut éventuellement en tirer profit pour mettre en œuvre des études complémentaires sur des projets donnés ou pour des missions d’experts, si le besoin se fait sentir».
Quant aux financements, M. Raouia a indiqué que «l’Algérie n’opte plus pour le financement extérieur et que, donc, la BAD, au même titre que d’autres institutions financières, n’est plus sollicitée à ce niveau», ajoutant « en Algérie, nous avons un programme et une stratégie industrielle que nous mettons en œuvre par nos propres moyens. C’est une démarche volontaire de la part du gouvernement qui vise à booster l’industrialisation de plusieurs filières. Cela commence à porter ses fruits dans des segments tels que l’agroalimentaire, le textile et tout ce qui vient en aval des hydrocarbures et des mines », souligne le même quotidien.
En effet, dans ce contexte de crise marqué par l’érosion des réserves de change et la baisse de la commande publique dans plusieurs secteurs industriels, de nombreuses entreprises algériennes, notamment celles activant hors hydrocarbures, lorgnent sur le marché africain qui offre des débouchés pour le commerce extérieur.
Toutefois, s’imposer sur le marché africain ne sera pas une tâche aisée pour les industriels algériens qui devront faire face aux grandes puissances économiques déjà présentes en Afrique. En effet, les multinationales se livrent une bataille rangée pour prendre et conserver leurs parts de marché en Afrique.