Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a regretté mardi que la mondialisation, qui a tiré nombre de personnes de la pauvreté, ait également accru les inégalités dans le monde et entraîné une certaine instabilité sociale. « La hausse des inégalités est devenue le visage de la mondialisation et a entraîné mécontentement, intolérance et instabilité sociale surtout parmi nos jeunes », a déclaré M. Guterres lors de l’inauguration à Cuba de la 37e session de la Commission économique de l’ONU pour l’Amérique latine et les Caraïbes (Cepal).
« Il est vrai que la mondialisation a apporté de nombreux bénéfices. Davantage de personnes sont sorties de l’extrême pauvreté (…) mais trop de gens sont restés à la traîne », a-t-il ajouté.
Le chef des Nations unies a rappelé que « durant plus d’une génération, les revenus des 1% les plus riches de la planète avaient augmenté à un rythme deux fois plus rapide que ceux des 50% les plus pauvres ».
« Le chômage des jeunes atteint des niveaux alarmants, avec des conséquences tragiques » sur leur bien-être, « sur les chances de développement des pays et même, dans certaines parties du monde, avec un impact négatif en matière de sécurité ».
Il a souligné que les femmes avaient toujours moins de possibilités que les hommes de participer au marché du travail « et les inégalités salariales, en raison du genre, continuent d’être un motif d’inquiétude mondiale ».
Sur ce sujet, la secrétaire exécutif de la Cepal, la Mexicaine Alicia Barcena, a assuré que « la pauvreté avait le visage d’une femme » et qu' »un tiers des femmes de la région ne parvenait pas à avoir leurs propres revenus ».
Guterres a appelé à mettre en place une « mondialisation équitable » et à profiter du potentiel de la « quatrième révolution industrielle », transition numérique de l’économie mondiale qui transforme en profondeur les sociétés.
La session de la Cepal à Cuba, organisée jusqu’au 11 mai, s’articule autour de la question de « l’inefficacité de l’inégalité » ainsi que sur les mécanismes de stimulation de la croissance économique par la protection sociale.
Afp