Les restrictions aux importations imposées par le gouvernement algérien ont affectés «sensiblement» les exportations espagnoles vers l’Algérie. La secrétaire d’Etat au commerce d’Espagne a exprimé son souhait de réviser ces mesures, qu’elle qualifie de «problème» pour les échanges entre les deux pays.
Intervenant à l’ouverture du 7eme forum d’affaire entre les deux pays, la secrétaire d’Etat pour le commerce en Espagne Maria Luisa Poncela s’est dit que son pays est compréhensif que « l’économie algériennes traverses des difficultés » en estimant que « l’ouverture vers l’extérieur est la voix pour la récupération et que la création d’un climat favorable des affaires et attractifs pour l’investissement pourrait permettre un développement soutenu à long terme ». A ce propos, elle a exprimé son souhait que « l’Algérie envisage la possibilité de réaliser une évolution de la nature des suspensions provisoires de certaines importations et d’autres restrictions au commerce ». Car selon ses dires, « le commerce international est une source de la croissance du PIB mondial».
Dans ce sens, elle a rappelé que «l’Espagne est un partenaire loyal de l’Algérie qui reconnaît et valorise les efforts du gouvernement algérien pour encourager la modernisation et la diversification industrielle et pour se libérer de sa dépendance de son secteur exportateur ». De ce fait, elle a exprimé sa conviction que l’Algérie est capable de devenir un des principaux acteurs industriels de l’Afrique du Nord qui est une région stratégique pour l’Espagne ».
Mais pour cela, elle a estimé qu’il est «vital d’atterrir l’investissement étranger en Algérie pour renforcer le tissu entreprenariat algérien non seulement pour produire au marché local mais aussi pour l’exportation ». Chose qui nécessite la révision de « la réglementation qui régit les investissements étrangers en Algérie » a-t-elle ajouté.
7,3 milliards d’euro d’échanges en 2017
Evoquant la balance commerciale entre les deux pays, Mme Poncela indiqué que «l’Algérie est un partenaire stratégique pour l’Espagne en tant que fournisseur énergétique ». Selon les chiffres qu’elle a avancés, en 2017, « l’Espagne était le troisième client de l’Algérie et son cinquième fournisseur avec des échanges qui s’établissent à 103 milles opérations d’exportations réalisées ». Les espagnoles de leurs côtés « ont exportés en Algérie essentiellement des équipements sidérurgiques, équipement mécanique, automobile et plastique». Par ailleurs, «les importations espagnoles de l’Algérie étaient des produits 95% des hydrocarbures» a-t-elle souligné.
Dans l’ensemble «les échanges entre les deux pays ont dépassé durant l’année précédente les chiffres de 7,3 milliards d’euros, dont 2,7 milliards sont des exportations espagnoles vers l’Algérie et 4,6 milliards d’euros sont des importations» a indiqué encore Maria Luisa Poncela. Selon les explications fournis par Mme Pencela, « cette situations est dû à la chutes des exportations espagnoles vers l’Algérie de 11% à cause des restrictions des importations imposées par l’Algérie, et une légère augmentation de 1,6% des importations espagnoles de l’Algérie dus à l’augmentation des prix du pétroles».
Ces chiffres sont appelés à la hausse a indiqué la secrétaire d’Etat, car «l’Espagne ne considère pas son déficit commercial avec l’Algérie comme un problème», mais «ce sont les restrictions imposées à l’importation par l’Algérie qui ont affecté sensiblement les exportations espagnoles qui constituent un problème» a-t-elle souligné.
En investissement elle a rappelé que « l’Espagne a investi en Algérie en 2015, l’équivalent de 360 millions d’euros ce qui a permet de créer plus de 3500 postes d’emplois », soulignant que «des partenariats sont en cours de signature avec le ministère de l’agriculture et celui des finances, notamment en ce qui concerne la reconversion de la dette». Toutefois, elle a souligné que «les entreprises espagnoles sont prêtes à accompagner les développements industriels et agricoles en Algérie et sont prêtes à apporter leurs savoir-faire technologique, à l’instar de la construction et la gestion des infrastructures ». A titre d’exemple, elle a cité l’eau, les chemins de fers, et l’énergie renouvelable. Plus de 60% des stations d’eaux en Algérie sont gérés par les espagnoles.
Yousfi : les relations économiques restent inférieur au potentiel
De son côté le ministre de l’industrie et des mines, Youcef yousfi, a indiqué que « malgré les difficultés financières auxquelles l’Algérie fait face, le rythme des investissements n’est pas freiné et demeure soutenu dans plusieurs filiales, a l’instar de la sidérurgie, l’agroalimentaire, matériaux des constructions, la pharmacie, la mécanique, et textile qui ont connu un élan remarquable ».
Yousfi a évoqué également le secteur de l’industrie automobile qui s’accroît sérieusement, il a cependant rappelé que « l’Espagne demeure un partenaire important pour l’Algérie, en étant son troisième client en 2017 ».
En termes de partenariat économique « les relations se sont consolidés ses dernières années, notamment dans le secteur de la pêche, tourisme et les TIC ». Il a évoqué «une soixantaine de partenariats dans plusieurs secteurs d’activités ont été réalisés par les 460 entreprises espagnoles présentes en Algérie ».
Cependant, il a considéré que «ces relations restent inférieures au potentiel d’investissement existant entre les deux pays et en dessous des attentes. » A cet effet, « nous invitons les opérateurs des deux pays à saisir l’opportunité d’investissement et établir des partenariats fructueux».
Yousfi a rassuré le côté espagnole que «d’importantes mesures sont mises en œuvre pour améliorer l’attractivité de notre économie et encourager les partenariats productifs », citant les amendements apportés au code des investissements.