Les cours du pétrole ont de nouveau fortement avancé mercredi alors que les stocks américains de brut ont reculé et que l’Opep et ses partenaires ont montré de solides signes de conformité concernant leur accord de réduction de la production.
Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mai a terminé à 69,47 USD sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres.
Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » pour la même échéance, dont c’est la première séance d’utilisation comme contrat de référence, a pris 1,63 dollar à 65,17 USD.
Les cours londoniens et new-yorkais retrouvaient ainsi leurs niveaux du début du mois de février et se rapprochaient progressivement de leurs plus hauts niveaux depuis 4 ans.
Lors de la semaine achevée le 16 mars, les réserves commerciales de brut ont reculé de 2,6 millions de barils pour s’établir à 428,3 millions, alors que les analystes interrogés par l’agence Bloomberg anticipaient une progression de 3,25 millions de baril. « Ce rapport est un facteur de soutien très fort pour le marché« , a indiqué Phil Flynn de Price Futures Group.
La production américaine a, en revanche repoussé ses records, à 10,41 millions de barils extraits par jour, au plus haut depuis que ces données sont compilées par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).
Cette forte hausse des cours s’expliquait également par l’optimisme de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) et de ses partenaires, qui limitent leur production depuis début 2017 pour rééquilibrer le marché.
« Les pays participant à l’accord ont atteint un nouveau record de respect des objectifs de limitation de la production (à) 138%« , s’est félicité l’OPEP à l’issue d’une réunion du Comité ministériel de suivi de l’accord (JMMC).
« Ce niveau de conformité associé à la baisse des stocks américains sont le signe que le marché mondial est plus proche de l’équilibre qu’on le croit« , a souligné M. Flynn.
La réunion de Comité technique de suivi de l’accord (JTC) avait la veille également envisagé de changer l’objectif de l’accord.
Alors que les 24 pays visent actuellement un retour des réserves commerciales de l’OCDE à leur moyenne sur les cinq dernières années, le JTC proposerait un objectif sur sept ans, a rapporté l’agence Bloomberg.
Cette mesure technique permettrait à l’objectif de l’accord d’inclure les années du début de la décennie où les stocks étaient bien moins élevés, avant le décollage des pétroles non conventionnels.
« De fait, il est probable que l’accord doive être prolongé en 2019 pour atteindre un tel objectif« , a commenté Gene McGillian de Tradition Energy, ce qui a également soutenu la progression des prix.
L’accord est pour l’instant prévu pour durer jusqu’à fin 2018. La prochaine réunion des ministres de l’OPEP et de leurs partenaires aura lieu le 22 juin à Vienne.
Par ailleurs, le président des Etats-Unis Donald Trump a loué mardi à la Maison Blanche sa « grande amitié » avec le jeune prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane.
Le renforcement de la relation entre les deux pays pourrait peser sur l’accord sur le nucléaire iranien qui a levé les sanctions empêchant l’Iran d’exporter son pétrole.
« M. Trump et le prince ben Salmane sont tous deux ouvertement opposés à l’accord, tout comme M. Pompeo« , qui a été désigné comme prochain chef de la diplomatie américaine après le limogeage de Rex Tillerson, ont souligné les analystes de Commerzbank.
Afp