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Important colloque sur les quartiers en mutations

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La revue d’architecture et d’urbanisme « Vies de Villes » organise le mardi 20 mars 2018 à l’hôtel Holiday-Inn d’Alger une importante rencontre portant sur l’état des lieux peu reluisant qui affecte de façon dramatique l’urbanisme algérien. Les quartiers anarchiques qui n’ont en effet épargné aucune agglomération urbaine prolifèrent  à travers tout le territoire national donnant de l’Algérie l’image détestable d’un pays où l’Etat a totalement abandonné aux constructeurs ses prérogatives de puissance publique. Les règles élémentaires d’architecture et d’urbanisme sont de ce fait outrageusement bafouées au point de provoquer un désordre spatial et esthétique sans précédent dans pratiquement toutes les agglomérations algériennes.

Les autorités expressément chargées de faire appliquer la loi ont de tout temps laissé en faisant valoir le principe des « coups partis » qui ont fini par instaurer une sorte d’anarchie urbanistique ambiante à laquelle adhère l’ensemble des acteurs concernés. Le mal est aujourd’hui si profond qu’il sera impossible d’y remédier par des mesures autoritaires qui risquent de susciter de graves dérapages sociaux tant les contrevenants aux règles de l’urbanisme sont nombreux et disséminés sur l’ensemble du territoire algérien. Il est par contre temps d’engager une sérieuse réflexion sur ce fléau ne serait-ce que pour en réduire l’ampleur aux moyens de mesures multiformes qu’il reste à trouver, mais aussi et surtout, à mettre en application car ce ne sont pas les lois et règlements qui manquent mais la volonté de les faire appliquer. C’est précisément ce qui est attendu de cette rencontre à l’occasion de laquelle des architectes, des urbanismes, des sociologues et les différents donneurs d’ordres mettront à contributions leurs savoirs faire et leurs expériences pour proposer une feuille de route ponctuée de mesures fortes susceptibles de juguler cette déferlante de constructions anarchiques qui enlaidit nos villes.

En dépit des dégâts incommensurables causés aux villes, les architectes et les urbanistes continuent à croire qu’il est encore possible d’agir non seulement pour rattraper les « coups partis » mais aussi pour établir des mesures de sauvegardes en mettant, notamment, fin au laxisme du contrôle. Il y a lieu de redonner leur pleine autorité aussi bien aux techniciens qui conçoivent qu’aux autorités publiques chargées de veiller à la bonne application des règles de l’urbanisme. 

Fidèles à leurs principes de concertation avec les populations directement concernées, les  architectes et les urbanistes demeurent convaincus que les quartiers auto construits peuvent devenir d’intéressants  laboratoires de recherche et d’innovation pour peu qu’on prenne la peine d’être à leur écoute. Il y a, pensent-ils, un réel besoin d’encadrement et de conseils dont les architectes et les urbanistes pourraient se servir pour remettre sur la bonne voie les chantiers en cours et susciter des améliorations au niveau des maisons déjà livrées. Mais pour ce faire il y a, disent-ils, nécessité d’effectuer ce travail de concertation de façon pragmatique, à l’intérieur même des quartiers concernés en impliquant, aussi bien, les habitants que les acteurs institutionnels locaux (Wilaya, APC, direction de l’urbanisme etc.) car eux seuls ont le pouvoir de changer positivement les choses.

Cette nouvelle vision que proposent les architectes qui maîtrisent le mieux la problématique de quartiers en mutation,  suppose une toute autre conception de l’architecture et de l’urbanisme largement inspirée de la réalité du terrain. Sans abandonner ses connaissances académiques, l’architecte se doit de développer des techniques de reprise en mains en phase avec les réalités constatées. Il ne s’agit surtout pas d’appliquer de façon autoritaire des connaissances techniques qui ne cadrent pas avec la réalité du terrain. Cela reviendrait à compliquer des situations qui le sont déjà suffisamment.  Comme nous l’a affirmé un des organisateurs du workshop « En plus du rôle d’homme de l’art, l’architecte qui traite des constructions anarchiques doit impérativement devenir un planificateur, médiateur, animateur, conseiller, mobilisateur, organisateur et…un meneur d’hommes. » Sans attendre le « bon de commande », l’architecte ou l’urbaniste doit, affirme-t-il, prendre les devants pour éclairer du mieux possible les personnes concernées sur les meilleures démarches à suivre pour améliorer de façon substantielle l’état des lieux de ces quartiers.

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