« Notre objectif n’est pas le montage de véhicules, même s’il constitue un jalon nécessaire d’apprentissage, mais la participation active au processus de fabrication avec une intégration progressive. C’est là la condition sine qua non du succès de l’implantation et du développement pérenne de l’industrie automobile dans notre pays », a déclaré le ministre de l’industrie et des mines, M. Youcef Yousfi, à l’ouverture des journées techniques sur la sous traitance véhicules qui se tiennent du 5 au 6 mars à l’hôtel El Aurassi.
Il a indiqué que « nous ne partons pas de rien. Cela fait une cinquantaine années que la SNVI produit des véhicules industriels bien appréciés d’ailleurs par les utilisateurs et avec un taux d’intégration supérieur à 80%. De plus, grâce aux aides, appuis et incitatifs divers mis en place depuis une dizaine d’années, nous avons assisté à une véritable renaissance de l’industrie algérienne après une période difficile ».
M. Yousfi a ajouté qu’entre 2010 et 2016, le nombre annuel de création de PME a été multiplié par un facteur de 2,5 passant de 43.000 à 100.000. De même, le nombre de projets industriels a été multiplié par 7, passant de 350 en 2010 à 2500 en 2017, alors que le montant des investissements a été multiplié par 11 durant la même période.Ces investissements concernent toutes le filières, mais particulièrement celles pouvant intéresser l’industrie automobile ».
Il a précisé que pour illustrer ce dynamisme, l’Algérie, après avoir été importatrice de gros volumes de matériaux de construction, en devient nette exportatrice à partir de cette année. D’ici quelques années, la production de ciment par exemple dégagera un excédent de 30% destiné à l’exportation. Avec les projets en cours, et une production de 12 millions de tonnes à l’horizon 2022, l’Algérie arrivera à satisfaire ses besoins en produits sidérurgiques ».
Il a souligné que « les exportations du secteur industriel commence à prendre forme près de 1700 PME et une cinquantaine de grandes entreprises sont déjà présentes à l’international et la part de l’industrie dans les exportations hors hydrocarbures évolue positivement, passant de 50% en 2014 à 60% en 2015 et à plus de 70% en 2016 ».
Il a rappelé que « les énormes investissements consentis depuis le début des années 2000 dans les infrastructures de base, commencent à porter leur fruits et ont notablement contribué à cette expansion. Aujourd’hui, quelque 300.000 diplômés sortent chaque année des institutions universitaires ».
Pour les très nombreux sous-traitants, ils devront faire étalage de leurs capacités, de leur expérience, pour établir des partenariats fructueux avec les équipementiers.
De son cote, M. Mahieddine Tahkout, PDG de Tahkout Manufacturing Company, a indiqué que « Nous avons signé 11 contrats avec une entreprise iranienne dans le domaine des pièces détachées. Le premier véhicule de l’usine de montage de Suzuki en partenariat avec l’entreprise Tahkout, créée dans le cadre de la règle 51\49, sortira le 1er mai prochain », ajoutant « Cette usine commencera avec un taux d’intégration de 15% et fabriquera les pièces détachées à Saïda. Le prix du véhicule ne dépassera pas les 1,2 million de DA. Nous pouvons satisfaire le marché jusqu’à 150.000 véhicules ».
M. Tahkout a précisé« il est rare de trouver aujourd’hui une voiture à 1 million de DA, en raison des fluctuations du taux d’échange. Le constructeur Suzuki a commencé avec un taux d’intégration de 15% dés la première année. Concernant Hyundai, elle est à 10% du taux d’intégration ».