Comme en 2017, l’Algérie s’est classée au 172ème rang de l’indice de liberté économique établi par l’Institut Américain «Heritage Institute» pour l’année 2018. Ainsi selon ce classement, l’Algérie a obtenu de mauvaises notes dans les différents indicateurs économiques et politiques sur lesquels ont été évalués les 186 pays inclus dans le rapport.
Le document de l’Institut américain a donné à l’Algérie une note 44,7 points sur un total de 100 dans l’indice de liberté économique, et même si l’Algérie a gardé la même place dans ce classement que l’année dernière, elle est classée 14ème et dernière de la zone Moyen-Orient et Afrique du Nord (MENA), et a vu son score reculer de 1,8 point en raison «d’une baisse des droits de propriété et la liberté d’investissement,qui n’ont pas été compensées par desaméliorations plus modestes de la liberté des affaires, de l’efficacité judiciaire et de la liberté monétaire», selon le même rapport.
Le rapport a noté que «l’économie algérienne reste dominée par l’Etat, héritage du modèle de développement socialiste postindépendance du pays». Il a également relevé que «ces dernières années, le gouvernement a fait peu de progrès dans l’amélioration de la gouvernance budgétaire, a mis fin à la privatisation des industries publiques et a limité les importations et l’engagement étranger dans son économie. Ces politiques et d’autres faiblesses institutionnelles, conjuguées à l’incertitude politique persistante, continuent de compromettre les perspectives d’un développement économique durable à long terme».
Héritage Institute pour établir ce classement sur l’indice de libertés économiques, s’est basé sur quatre principaux indicateurs subdivisés en plusieurs sous-indices, à savoir l’Etat de droit (droits de propriété, intégrité gouvernementale, efficacité judiciaire), la taille du gouvernement (dépenses gouvernementales, charge fiscale, santé fiscale), l’efficacité réglementaire (liberté des affaires, liberté de travail, liberté monétaire), ouverture du marché (liberté de commerce, liberté d’investissement, liberté financière).
La moitié des transactions économiques s’effectuent dans l’informel
Pour ce qui concerne l’Etat de droit, le rapport a indiqué que «les intérêts garantis sur les biens sont généralement exécutoires, mais la plupart des biens immobiliers sont entre les mains du gouvernement et les revendications de titres contradictoires rendent les transactions immobilières difficiles». En ajoutant que «Le système judiciaire est généralement faible, lent et opaque. Des niveaux élevés de corruption affligent les secteurs commerciaux et publics de l’Algérie, en particulier le secteur de l’énergie. On estime que la moitié de toutes les transactions économiques ont lieu dans le secteur informel».
Dans l’indice «Le taux d’imposition le plus élevé est de 35% et le taux d’imposition des sociétés le plus élevé est de 23%. D’autres taxes importantes incluent une taxe sur la valeur ajoutée. La charge fiscale globale est égale à 29,1% du revenu intérieur total. Au cours des trois dernières années, les dépenses publiques ont représenté 42,5% de la production totale(PIB) et les déficits budgétaires ont représenté en moyenne 11,4% du PIB. La dette publique équivaut à 20,4% du PIB».
Les subventions représentent 12% du PIB
S’agissant de l’indicateur de l’efficacité réglementaire, les rédacteurs du rapport ont relevé«malgré de légères améliorations dans le milieu des affaires, d’importants obstacles bureaucratiques à l’activité entrepreneuriale et au développement économique demeurent en place». «Le marché du travail reste rigide et il y a une pénurie chronique de main-d’œuvre qualifiée. Le gouvernement a lancé une réforme des subventions en 2016 en augmentant les prix du carburant, du gaz naturel et de l’électricité, mais les subventions représentent encore plus de 12% du PIB», a-t-on précisé dans le même document.
Quant à l’ouverture du marché, le rapport sur l’indice de la liberté économique a montré que «le commerce est important pour l’économie algérienne; la valeur combinée des exportations et des importations est égale à 58% du PIB. Le taux moyen appliqué est de 8,3%». «Les barrières non tarifaires entravent de manière significative le commerce. Les politiques gouvernementales telles que les restrictions sur les niveaux de propriété étrangère continuent de limiter les investissements étrangers. Le crédit est difficile d’accès et le marché des actions est sous-développé, avec une capitalisation inférieure à 3% du PIB», a conclu le rapport.