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Abdelhak Lamiri: « Le processus de privatisation peut être une excellente chose s’il est bien mené »

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L’expert en économie, Abdelhak Lamiri s’exprime sur le sujet de la privatisation des entreprises publiques estimant qu’il faut une doctrine de la privatisation pour mener à bien ce processus.

Algérie-Eco : La privatisation des entreprises publiques continue d’alimenter les débats. D’abord que pensez-vous de la décision du gouvernement de prioriser les entreprises privées nationales par l’ouverture du capital des entreprises publiques?

Abdelhak Lamiri : Le processus de privatisation peut être une excellente chose s’il est bien mené. Il peut être un désastre si on faisait une privatisation chaotique. En premier lieu, il nous faut une doctrine de la privatisation. Nous ne l’avons pas encore. Par exemple, la doctrine chinoise consiste à définir les quelques entreprises publiques stratégiques qui ne seront jamais privatisées. Le reste est livré au marché et une entreprise publique non stratégique déstructurée sera vendue donc il n’y a pas d’assainissement financier.

L’outil de production et le personnel des entreprises privatisées sont tous récupérés et injectés dans l’appareil de production selon une méthodologie bien rodée. Nous avons d’autres doctrines possibles. Mais dés lors que nous n’avons pas de démarche, la probabilité que le processus de privatisation déraille est très élevée. Il faut donc mieux préparer le processus en amont avant de le relancer.

Ensuite  les opérations de privatisation des entreprises publiques doivent avoir l’approbation de la présidence de la République. Quel commentaire faites-vous dans ce sens?

Ce serait une bonne chose si nous avons une démarche claire et efficace connue de tous. Mais dés lors que nous n’avons pas de doctrine ni de méthode de privatisation connue de tous, la multiplication de centres de décisions créera plus de problèmes qu’il n’en résoudra. Avoir un arbitre final est une bonne chose mais lorsque les règles sont connues de tous. Il nous manque ces règles.

Pensez-vous que le moment est opportun pour relancer ce processus ?

C’est absolument le moment pour relancer le processus afin de préserver les ressources financières qui deviennent de plus en plus rares. Mais nous devons disposer d’un plan, d’une méthode et de règles claires pour faire réussir le processus, garantir au personnel un emploi et des revenus dans leurs entreprises ou d’autres institutions (formation/repositionnement) ainsi que la récupération de tout l’outil de production opérationnel. Aujourd’hui, avec les expériences de nombreux pays on sait comment mener une privatisation efficace. Cependant, nous n’avons pas encore posé les jalons d’une telle approche.

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